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DE L'OISIVETÉ DE LA JEUNESSE LES CLASSES RICHES. L'éloignement des classes riches pour tout travail assu- jettissant et régulier, est un fait incontestable. On peut à cet e'gard discuter sur le nombre des exceptions indi- viduelles ; on peut arriver a des conclusions diverses , en comparant ce que l'oisiveté des riches est aujourd'hui, avec ce qu'elle était autrefois, mais ce fait dans toute sa généralité ne peut être mis en doute. Des mœurs qu'on observe dans la richesse récemment acquise comme dans la fortune depuis longtemps héréditaire, peuvent bien tenir eu partie à des circonstances et à des idées propres a notre époque ; mais la source en est dans la nature même de l'homme, dans ce penchant inné qui le porte à disposer librement de son temps, et à jouir, dans la tranquillité, des biens qu'il a reçus. Sur la réalité et sur les causes du fait que nous constatons, aucune divergence n'existe dans les esprits ; mais l'apprécia- tion de ses conséquences ne réunit plus la même unanimité d'opinions. Suivant les uns, l'oisiveté des classes riches ne doit ins- pirer ni inquiétude ni regret ; d'un côté, a les entendre ce désistement volontaire de tout travail productif, laisse la place libre aux jeunes hommes nés dans la pauvreté ou dans la gêne, elle prévient l'accumulation des richesses dans