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68                      LE PÈUE DE LA CHAIZE.
cinq résidences. A peine l'Edit de 1685 eut-il été publié que
Guillaume d'Orange résolut de venger ses coreligionnaires.
En vain « les Jésuites lui adressèrent un mémoire où ils disaient
« qu'ils voulaient rester libres sous un gouvernement qui avait
« proclamé la liberté, » on se montra sourd à leurs justes récla-
mations.
    « Les Jésuites hollandais affirmaient, prouvaient, que des
motifs purement humains, avaient seuls décidé Louis XIV à r é -
voquer l'Edit de Nantes. En même temps, ils écrivaient au
Père de La Chaize : « On assure, dans ce pays, que vous êtes
l'auteur des persécutions exercées en France contre les calvi-
nistes, et l'on cherche à s'en venger sur nous. Le comte
d'Avaux connaît notre position, et vous en rendra compte à Paris.
Nous vous supplions, par l'amour que vous avez pour notre
Mission et pour l'Eglise, de faire modifier aux Etats ce jugement
inique sur les causes de la révocation de l'Edit de Nantes, et,
s'il est possible, de détourner le coup qui nous menace (1). »
    Les efforts que dut faire le Père de La Chaize, furent aussi
inutiles, sans doute, que les justes plaintes des Jésuites, puisque
à quelques années de, là, en 170b, malgré leurs protestations,
ils furent bannis des Provinces-Unies.
   En France, au contraire, et depuis la mort de Louvois (1C91),
date importante, et qu'il ne faut pas perdre de vue, on vit cesser
tout-à-coup les rigueurs contrôles protestants.
    Mme de Maintenon, le cardinal de Noailles, et le Père de
La Chaize furent cause en partie de cet heureux changement. Le
Roi, du reste, bien que fort jaloux de son autorité, répugnait par
 sa nature à tous les actes de violence. Le système de compres-
 sion dont le marquis de Louvois avait été seul l'inventeur et
l'exécuteur disparut avec lui, et aucune voix ne s'éleva parmi
les conseillers de la monarchie pour le voir renaître.
  Enfin, parut la célèbre Déclaration royale du 13 décembre 1698.
Tout en maintenant en principe les dispositions de l'Edit de

     (1) Histoire de la Compagnie de Jésus, par M. Crctineau Joly, t. IV,
p. 400.