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32                  RUINES D'UN MONUMENT

nautiques, il fallait aussi des eaux assez abondantes pouf
l'alimenter ; mais il a suffi à Artaud de constater l'existence
de deux canaux qui devaient recueillir les eaux de sources
inconnues.
    Quelques années plus tard, une portion d'aqueduc ayant
été découverte dans la rue du Commerce, il fut assez naturel
de rattacher cette conduite d'eau à la naumachie.
    Artaud, très-confiant dans l'apport des eaux amenées dans
le bassin par ses deux canaux, crut devoir attribuer a cet
aqueduc la fonction de dégorgeoir de la naumachie dans le
Rhône, supposition peu admissible à raison du peu de frais
a faire pour en établir un aboutissant à la Saône, beaucoup
plus voisine, et que la disposition des lieux indiquait natu-
rellement. Plus tard, il revint de cette opinion, et, dans son
ouvrage sur Lyon souterrain, il en parle comme d'une cons-
truction devant alimenter le bassin de la naumachie.
    Cette voie souterraine, déjà connue du temps du P. Me-
nestrier, a été citée par Cochard, a une époque plus rap-
prochée de nous. Ce que nous en dit M. Flacheron semble
nous prouver que cet aqueduc, qu'il considère comme un
cloaque, est tout à fait étranger a la naumachie. Voici le
résumé de l'opinion qu'il exprime a ce sujet, dans son
Mémoire sur les anciens aqueducs de Lyon.
    Il fait observer que ce souterrain était très-peu au-dessous
de l'ancien sol. Il l'a examiné dans une étendue de 18 mètres,
lorsqu'on a construit, dans la rue du Commerce, la maison
portant le n° 19, et, d'après son travail de nivellement, ce
grand canal n'a aucune espèce de connexion avec la nau-
machie du Jardin-des-Plantes, puisqu'il ne pouvait ni lui
amener les eaux, ni lui servir de dégorgeoir, et qu'il ne
saurait être considéré comme un réservoir qui a pu ali-
menter le bassin destiné aux jeux nautiques ; puis, il
conclut en disant : « Je crois plutôt reconnaître un de ces