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478 DE LA PUISSANCE ECCLÉSIASTIQUE AU MOYEN AGE. Nous parcourrons, cette année, une époque déjà plus rappro- chée de nous. Les révolutions de la France sous Charles VI et son rétablissement sous Charles VII, la puissance des ducs de Bour- gogne, dont la cour eut tant de célébrité, l'achèvement de l'unité française, les guerres d'Italie, l'établissement de l'équilibre euro- péen, la renaissance des lettres et des arts. Je me contente d'indiquer ici tous ces sujets qui remplissent un cadre de près de deux siècles, et qui nous conduisent à l'époque appelée plus particulièrement l'époque moderne. Je m'y arrêterai peut-être avec plus de complaisance que je n'ai fait pour l'époque anté- rieure, car le champ de l'histoire, à mesure qu'on avance, devient à la fois plus large, plus varié et plus fécond. Je ne veux cependant pas chercher ici à vous faire un tableau que le temps ne permettrait de tracer qu'imparfaitement ; j'aime peu les généralités préconçues. Et quoiqu'on puisse signaler d'avance les grands résultats de ces deux siècles, la formation définitive de notre territoire monarchique, celle de l'équilibre et de la politique étrangère de nos rois, les grandes inventions qui ont changé la face du monde, comme la boussole, l'imprimerie et la poudre à canon, la Renaissance enfin, calomniée si fausse- ment de nos jours, j'aime mieux attendre pour constater et ca- ractériser plus exactement ces grands faits, d'avoir pu vous les exposer dans toutes leurs parties et dans leurs détails vrais, fidèle jusqu'au bout à cette loi que je m'impose de fuir la polé- mique et de chercher dans l'histoire, non pas des leçons pour le présent ou moins encore pour l'avenir, ce qui serait beaucoup trop ambitieux, mais une règle pour les jugements et les opinions. DARESTE DE LA CHAVANNE.