Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                     BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE .                             421
stades, Adélaïde Perrin marcha droit à son but. Rien ne la lassait, rien ne
décourageait son infatigable courage, ni les refus, ni les contrariétés de tous
genres. Sa charité emprunlait des forces à la foi, et la foi qui soulève les
montagnes lui ouvrit à la longue les portes et les coeurs. Chaque nouvelle
infortune à secourir élait pour elle un droit d'admission, et sa chère fa-
mille s'agrandissait forcément sous l'ardente inspiration de son cœur et la
 force de sa volonté. Elle avait pour lous la tendresse d'une mère ; elle lavait
leurs plaies, elle consolait leur âme.
   Des trois lits primilifs, l'établissement est arrivé, en 1852, au chiffre élo-
quent de cent dix, et, à cetle heure, ce n'est pas la charité qui fait défaut,
c'est l'espace qui manque, et la maison est déjà depuis longtemps la propri-
été de l'institution elle-même.
   Aujourd'hui, la fondalrice n'est plus. Elle est allé recevoir la récompense
de son active et intelligente charité. Louise Adélaïde Perrin, née à Lyon le
11 avril 1789, a rendu le dernier soupir au milieu de ses prolégées les Jeunes
Incurables, le 15 mars 1858.
   Ce que nous n'avons pu prendre à la notice de M. Théodore Perrin, et
ce qu'il faut y aller chercher, c'est l'étude psychologique qu'il a su faire de
sa sœur bien-aimée ; c'est la manière ingénieuse avec laquelle il a su nous
initier à cette vie si bien remplie, à ce cœur si riche de compatissance
et d'effusion.
   Il est donc des familles où se transmet, comme la beauté du corps, le
dévoûment à l'humanité, cette vertu qui en embrasse bien d'autres, et qui
est comme la beauté de l'âme. Noble et précieux héritage que continue,
dans la plushonorable des professions, l'auteur de cette intéressante notice !..
                                                          LÉON BOITEL.