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418                      COMPTE-RENDU
 l'enseignement de chacune de nos chaires, sans le l'aire descendre
 au niveau de l'enseignement secondaire, mais je sais bien qu'ici
 nous ne pourrions le tenter sans mettre en fuite l'auditoire bé-
 névole qui veut bien chaque année revenir à nous, à (a condi-
 tion de ne pas nous entendre répéter les mêmes choses que
 l'année précédente.
    Il s'en faut bien que nos cours soient déserts, mais ils pour-
raient être plus suivis encore, si nous avions la liberté dont
jouissent toutes les autres Facultés, de les placer aux heures qui
conviennent le mieux au public. Malheureusement la salle où
vous venez nous entendre n'est pas à nous ; nous la partageons
avec d'autres cours qui, en vertu de leur droit d'aînesse, ont pris
les meilleures places, et tous les jours avant deux heures nous en
ferment la porte. Encore faut-il avoir soin de ménager une rai-
sonnable distance entre nos cours et ceux d'anatomie , sinon ,
avant la fin de nos leçons, voici apparaître à la porte un sque-
lette impatient d'entrer qui jette l'épouvante parmi les dames
venues pour entendre un poète et non pour voir des démon-
strations et'des préparations anatomiques. Montez jusque dans
les greniers du palais Saint-Pierre , enfoncez-vous dans un
long et noir corridor, et là vous trouverez un petit cabinet
où nous ne pouvons tenir ni nous ni nos livres ; voilà tout
ce que possède la Faculté des lettres de la seconde ville de
France ! Je sais quel était le bon vouloir des anciens maires
de la ville de Lyon, et je leur rends toute justice, mais soit
à cause des luttes intestines , soit à cause de la difficulté des
temps et des circonstances, ce bon vouloir est demeuré stérile.
Cependant, nos cours en souffrent, nos candidats que nous
sommes obligés, faute de salle convenable, de faire composer
sur leurs genoux, en souffrent aussi ; mais, Messieurs, ce qui
en souffre surtout, c'est la dignité de la ville de Lyon. Je ne
suis pas seul à le dire, je ne fais que le répéter après M. le
ministre de l'instruction publique et M. le préfet du Rhône. Mais
enfin nous voyons des jours plus prospères luire sur notre pau-
vre Faculté. Notre cause est chère à un ministre qui veut bien se
souvenir d'avoir été un de nos collègues, et dont l'enseignement,