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                        DE M. B0U1LLIEU.                        415

de ses sentiments, avec toutes ses grandeurs et toutes ses fai-
blesses, en attendant que la philosophie nous la montre dans les
principes qui la constituent, dans ses facultés et dans ses ins-
tincts, dans ses rapports avec la nature et avec.Dieu.
   Or, on ne peut raisonnablement croire que tout cela se sup-
prime sans faire le plus grand et le plus dangereux vide dans
l'éducation de quiconque sera un jour plus ou moins appelé à
raisonner et à agir sur la conduite et le gouvernement des
hommes. Qu'il est à craindre que, dans leur ignorance de la
nature humaine, ces hommes nourris aux sciences physiques et
mathématiques, d'une manière trop précoce et trop exclusive, ne
s'imaginent que l'ordre peut s'y réaliser aux mêmes conditions
que dans l'univers physique, et qu'ils ne soient tentés de spéculer
sur les âmes intelligentes et libres comme sur des chiffres ou sur
des molécules !
   Comme professeurs, nous avons aussi, Messieurs, à sauve-
garder ce grand intérêt de la culture des esprits, de l'élévation
des âmes, de la connaissance de la vraie nature humaine par les
lettres et la philosophie, et pour ne pas être au-dessous d'une
si grande tâche, pour continuer d'attirer les auditeurs qui veulent
bien venir nous entendre, nous vivons dans une préoccupation
constante et dans un continuel effort de la volonté et de l'intel-
ligence. J'indique rapidement et ce que nous avons fait dans les
cours de l'année dernière et ce que nous nous proposons de faire
dans les cours de cette année.
   L'étude des principaux discours de Cieéron et des caractères
de cette grande époque de l'éloquence romaine, l'analyse du
Traité des devoirs, voilà quelle a été la part du cours de littéra-
ture ancienne, consacrée à la littérature latine. A cette étude, le
professeur a joint celle du théâtre grec, des principales pièces
d'Eschyle, de Sophocle et d'Euripide, en les comparant avec les
diverses imitations qu'en ont faites les poètes français. Cette
année, il expliquera, le lundi, la 15e idylle de Théocrite, la lre
Olympique et 14e Pythique de Pindare, en y rattachant toutes les
questions d'esthétique, de grammaire, d'histoire, d'archéologie,
qui peuvent servir à l'intelligence du texte ; le jeudi, il fera se»