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270 LES DEUX MUSES. Ces parfums exhalant le désir qui t'inonde, Versent aussi dans moi des désirs plus puissants. Ces souffles, ces rayons, ces chœurs de voix, lointaines M'arrachent à ce monde, importune prison, Ils me font pressentir des amours plus qu'humaines En m'ouvrant l'invisible et son large horison. ADMÈTE. ,4-' Charme invitant des bois, douce odeur, douce brise, Va près d'elle, ô printemps, souffle et me favorise ! Amenez-moi Myrto, sentiers qu'elle connaît, Champs où comme les fleurs l'amour germe et renaît ; Par votre charme il faut qu'en mes bras elle vienne, Brûlante d'une ardeur vive comme la mienne. 0 vents, semez près d'elle, en allant y gémir, Ces parfums qu'on ne peut respirer sans frémir ! Qu'au plus secret du bois elle coure éperdue, M'implorant et craignant parfois d'être entendue, Et qu'au premier abord, sentant ma main brûler Pale, elle me sourie et ne puisse parler î ERWYNN. Désert, nature, asyle où l'être se transforme, l>ans tes chastes séjours reçois mon cœur lassé; Eloigne démon à me, afin qu'elle s'endorme, Et (es bruits de la vie et l'écho du passé .' La plus sainte vertu que possède ton onde, Ce que je vais chercher dans ton sein c'est l'oubli,