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                       LES DEUX MUSES.

Un breuvage, émané des rayons et des feuilles,
Sans passer par ma lèvre enivre aussi mon cœur.


L'oiseau n'a pas de chants, dans sa voix printannière,
Divins comme les bruits du silence écouté.
Les clartés que je vois en fermant la paupière
De l'aube orientale effacent la clarté.


                            ADMÈTE.



Surtout j'aime, ô campagne, en tes vertes retraites
L'asyle et l'ornement qu'à nos amours tu prêtes ;
Tu répands à plaisir tes parfums sur le lit
Où dorment les amours, car l'amour t'embellit.
Pour qui n'y porte pas l'image d'une amante
Les champs mettraient en vain leur parure charmaute ;
De mille fleurs, en vain, le vallon est semé ;
Nulle terre n'est belle où l'on n'a pas aimé.
Mais l'amour s'est sevré de voluptés sans nombre,
S'il n'a connu jamais les bois, la mousse et l'ombre;
Si jamais, au printemps, sous ses fraîches splendeurs,
Un vallon des plaisirs n'abrita lès ardeurs.
Oui, qui n'a pas, à deux, marché par les prairies,
N'ajamaissudu cœur les douces rêveries.
Oui, malgré les baisers, les pleurs, les noms touchants,
Nul ne sent bien l'amour s'il ne le goûte aux champs.


                            ERWYNN.



Tu sers l'amour aux champs, et les champs m'en délivrent.
Si je chéris ces bois et le désert lointain,
C'est que les voluptés dont les forêts m'enivrent,
M'ouvrent contre l'amour un refuge certain.