Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                         LES DEUX MUSES.                   261
 C'est toi qui m'embellis la taille du palmier,
 Et l'œil de la gazelle et le cou du ramier.


La nature me plaît, la nature est charmante I
Mais d'un charme emprunté des grâces de l'amante.
Aveugle avant d'aimer, dans mes rudes penchants,
Je ne me doutais- pas de la beauté des champs.



                             EUWYNÃW,


Quels yeux ont des regards profonds comme ces ondes
Sur qui le noir sapin s'incline échevelé?
Quel front si pur de vierge a, sous ses tresses blondes,
De ces sommets neigeux l'éclat immaculé?


Quelle voix a l'accent du flot baisant les rives?
Quel amoureux silence est plus délicieux
Et verse un plus long rêve aux âmes attentives
Que l'entretien muet des bois silencieux ?



                            ADMÈTE.



Au bord du lac, un jour, sous l'aulne et sous le frêne,
Belle et sans voile, ainsi qu'une jeune syrène,
J'ai vu Myrto tordant l'or de ces longs cheveux,
Des perles en tombaient et ridaient les flots bleus.
La blancheur de son corps par les rameaux couverte
Rend l'eau plus sombre autour et la feuille plus verte.
Et sur ses pieds de rose arrive en surnageant
Parmi l'or d'un fin sable une écume d'argent.