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PIERRE REVOIL, 241
fait, la figure de Duguesclin, et n'ait pas franchement abordé,
comme on le ferait du reste aujourd'hui, la laideur historique du
héros breton. Revoil a fait de Duguesclin un joli jouvenceau, au
teint rosé comme celui d'une jeune fille, ce qui est manifestement
contraire à la vérité ; en outre, la couleur bleue du casque et de
la cotte d'armes ajoute à la fadeur d'une tête médiocrement expres-
sive , défaut que l'on retrouve également dans les figures des trois
personnages de la Convalescence de Bayart, et que l'on peut
signaler malheureusement dans la plupart des autres ouvrages
du même artiste. Cette grande lacune dans son talent tenait-
elle à la mauvaise habitude qu'il avait contractée de peindre de
mémoire , et sans se préoccuper du modèle ? cela pourrait bien
être, et, quelle qu'en soit la cause , elle est à relever ; quant
aux accessoires, aux vêtements , aux armes, à l'équipement des
hommes et des chevaux , aux chevaux eux-mêmes , on y recon-
naît toujours les études savantes et la grande facilité des peintres
lyonnais.
Je voudrais pouvoir m'oecuper, avec la même étendue et les
mêmes détails , de chacun des autres tableaux de Revoil, mais
en même temps que cela m'entraînerait beaucoup trop loin, et
deviendrait, par là même , fatigant pour le lecteur à force de
redites et de monotonie > ces divers ouvrages dispersés depuis
long-temps en un grand nombre,de mains, et qu'il serait difficile
de retrouver dans les galeries particulières qui les renferment,
sont aujourd'hui assez ignorés , pour la plupart, et ne parais-
sent pas l'avoir jamais emporté sur ceux qui nous sont connus.
Je nie bornerai donc à en donner la nomenclature, laissant Ã
d'autres plus heureux que moi, et, au temps , surtout, pour
qui rien n'est jamais perdu, le soin de me compléter ; la voici
telle qu'elle se trouve dans le deuxième volume de l'Histoire de
l'Académie de Lyon , par M. Dumas :
LAdoration du Sacré Cœur de Jésus par des anges, le Christ
sur la croix , ces deux tableaux religieux, les seuls que Revoil
ait peints, avec une Assomption de la Vierge , dans l'église du
Pont-de-Beauvoisin , sont encore aujourd'hui dans l'église St-
Nizier ; tout l'éloge qu'on en peut faire, c'est que le dessin en
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