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s 228 HISTOIRE DE LA VILLE, ETC. entreprise ne dura guère. Trévoux était trop peu important et trop rapproché de Lyon, pour qu'une telle entreprise pût réussir. En ce temps-là , saint Vincent de Paul était curé de Châtillon : il vint à Trévoux, et y fonda une société de Dames de charité sur le modèle de celle qu'il avait établie dans sa paroisse. En 1624, d'après les renseignements de l'époque, l'aisance ne régnait pas dans la ville. Le parlement n'y résidait point encore : huit ou dix familles seules y pouvaient passer pour riches. Le Chapitre lui-même n'avait que 800 livres de revenu, pour ses douze chanoines, deux choristes, un clerc et les sonneurs. Cette année-là , les Jésuites furent appelés à Trévoux pour y prendre soin du collège qui venait d'y être établi; mais ne s'étant pas accordés avec le Conseil de la ville, ils se retirèrent au bout de quelques mois. Le collège lui-même n'a pas subsisté longtemps. En 1629, Louis XIII, se rendant en Italie, pour secourir le duc de Mantoue contre les Espagnols, s'arrêta à Trévoux et y sé- journa. Le duc d'Orléans, son frère, époux de Marie de Mont- pensier, qui était morte en 1627, et qui gouvernait la principauté pendant la minorité de sa fille Louise, nommée depuis la grande Mademoiselle, était du voyage, ainsi que le cardinal de Riche- lieu et une partie de la cour. Les habitants se mirent sous les armes pour accueillir le monarque. Le Roi et l'armée ne se rendirent pas à Lyon, parce que la peste y régnait alors ; mais ils traversèrent le pays de Trévoux à Montluel et y passèrent le Rhône, pour joindre la route d'Italie en Dauphiné. La maison où coucha Louis XIII est sans doute la maison dite autrefois de Villars, et maintenant maison Clavière, le château étant déjà à moitié détruit. L'abbé JOLIBOIS, Curé de Trévoux. La suite au prochain numéro.