Revue du Lyonnais » série 2 - n°5 ( 1852 ) » pp.210

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ticulières qu'enfantait le système féodal. En 1158, ce village ou
bourg était encore récent. Car le Cartulaire de Gigny, ancienne
abbaye de la Franche-Comté, dans sa relation du transport
du corps de saint Taurin, évoque d'Evreux, fait celte année-là
dans la Bresse et dans la Dombes, s'exprime ainsi, en parlant
de Trévoux: Triverium, burgum novum (1).
   En 1243 ou 1240, Etienne 11, seigneur de Thoirc etdeVillars,
mû par un sentiment de piété, fort commun dans ces temps-là,
prit en fief de l'Église de Lyon la terre et le château de Tré-
voux, à part le péage dont il ne pouvait disposer, à cause delà
suzeraineté de l'Empire. Il paraît que cette cession n'était que per-
sonnelle et ne devait avoir d'autre durée que la vie d'Etienne (2).
Car Henri de Villars, archevêque de Lyon, fils de ce dernier,
qui avait eu dans son partage de succession Trévoux et ses
dépendances, par son testament du 15 juillet 1301, légua à ses
successeurs l'hommage du fief de Trévoux et chargea ses hé-
ritiers, les sires de Thoire et de Villars, de reconnaître cette
dépendance. Une telle disposition excita un grand différend entre
Louis de Villars, neveu et successeur de Henri sur le siège
de Lyon, et Humbert, sire de Thoire et de Villars, qui se re-
fusait à l'hommage et soutenait que Henri n'avait pu aliéner
le château de Trévoux, sans la permission de l'empereur son
suzerain. Enfin, Humbert se soumit et consentit, par un traité
du 10 août 1304, à prendre, de l'Église de Lyon, en fief pour lui
et ses successeurs, le château, bourg et mandement! de Trévoux,
en exceptant toujours le péage. Mais il ne paraît pas que les
sires de Villars aient longtemps reconnu cette dépendance: car
ils exercèrent tous leurs droits sur Trévoux, sans le consente-
ment des archevêques, et, même en 1390, Humbert VII refusa

    (1) Quelques critiques oni cru voir dans Triverium Sainl-Tiivier ; mais le
contexte de la relation et la marche qu'elle fait suivre à la sainte relique
désignent évidemment Trévoux, D'ailleurs, Sainl-Trivier date au moins du
VIIe siècle.
    (2) Déjà en 1215 Etienne I de Villars, mû par le même motif que son
fils, avait pris en fief, de l'Église de Lyon, les terres de Trévoux, Riotier,
Saint-Didier, Saint-Bernard, Ueyrieux, Genay, Vimy, Couzon.