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208                    HISTOIRE DE LA VILLE
veut établir par là que notre ville existait déjà sous les Ro-
mains. Mais le Père Menestrier (1) démontre fort bien l'erreur
de Spon, en prouvant que ce Mattonus Restitutus était de la
de la nation des Tribocces, peuple gaulois qui habitait une partie
de l'Alsace. D'autres, s'appuyant sur l'autorité du P. Chifflet,
historien de Tournus, prétendent que Trévoux, sous ce nom de
Tivurtium, existait déjà au temps de Septime Sévère, et que
c'est sur le plateau qui domine la ville que se livra cette ba-
taille célèbre qui lui donna l'empire du monde, par la défaite
de son compétiteur Albin. Mais, dans une dissertation particu-
lière, j'ai suffisamment démontré, je pense, l'erreur duP. Chifflet
qui fort gratuitement a changé le mot Tinurtium, ancien nom
de Tournus, en celui de Tivurtium, et j'ai indiqué le véritable
champ de bataille qui doit être placé de l'autre côté de la Saône,
aux portes mêmes de Lyon (2).
   M. Aubret, dans son Histoire manuscrite de la Dombes, dit
 que les anciens terriers de la ville et de la chatellenie de Tré-
voux parlent d'une vieille ville placée à l'orient et au midi du
 Trévoux actuel, vers le lieu dit de la Cidoine. Mais cette ville,
si elle a existé, ne devait être qu'une petite réunion de maisons
habitées par des pêcheurs et des mariniers. Cependant, remar-
quons ce nom de Cidoine, qui a une étymologie latine et nous
rappelle un nom bien commun dans les derniers temps de
l'empire Romain, Sidonius. Probablement un Romain de Lyon,
 portant ce nom que le saint et savant évêque de Clermont a
 rendu illustre, avait en ce lieu une de ces villas dont les en-
 viron de Lyon devaient être parsemés, et surtout les bords si
 riants de la Saône (3). Le même M. Aubret prétend, mais sans
 preuve, que la tour octogone du vieux château de Trévoux,
 était un phare des Romains. Mais cette tour, bâtie en même
 temps que le château, ne remonte pas au-delà du moyen âge :


  ( IJ Préparation à l'Histoire de Lyon, p. 35.
  (2) Revue du Lyonnais, tome XXIII, p. 3.
  (3) Le P. Menestrier cite l'épitaphe d'un Antidius Militaris, qui fut noyé
dans la Saône, en allant visiter une villa sur les bords de cette rivière.