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194 LOI GOMBETTE.
clave appartenant à une autre personne, il gardera pour lui l'es-
clave qu'il a racheté, à moins que le maître de celui-ci ne veuille
lui rembourser le prix du rachat (1). Cette disposition n'aura
point d'effet rétroactif.
ART. 2.
Si, à sa demande, un ingénu a été racheté, il devra rembour-
ser, à celui qui a fait le rachat, le prix que celui-ci aura déboursé.
TITRE LVII.
DES AFFRANCHIS DES BOURGUIGNONS QUI N'ONT PAS
LA FACULTÉ DE SE RETIRER OU BON LEUR SEMBLE.
L'affranchi d'un Bourguignon qui n'aura pas payé à son maî-
tre douze sous d'or pour acquérir le droit d'aller, selon l'usage,
où bon lui semble, et qui n'aura pas obtenu la tierce des Ro-
mains (2) devra nécessairement continuer à compter dans la fa-
mille de son maître.
en l'année 502, époque où fut publiée la Loi Gorobette, iimithrophe de celui
que les Bourguignons venaient de conquérir dans les Gaules. Voyez les au-
torités citées par l'abbé Dubos, dans l'Histoire de l'établissement de la Monarchie.
(1) Voyez, au sujet des esclaves rachetés dans le pays des Francs, l'art. 9
du second supplément de la Loi des Bourguignons.
(2) Nous avons vu que le tiers des esclaves était échu en partage aux
Bourguignons à l'époque de la conquête, et que les deux autres tiers étaient
restés au pouvoir des Romains, anciens habitants de la province conquise.
L'esclave à qui un Bourguignon avait conféré l'affranchissement ne devait
donc se considérer comme absolument libre, que lorsqu'il avait obtenu l'af-
franchissement du Romain, qui avait sur lui un droit de copropriété double
de celui qui appartenait au Bourguignon à qui était dû l'affranchissement.
C'est probablement ce que notre loi appelle consequi tertiam a Romanis. Au
surplus, c'est là une simple conjecture, que nous avons hasardée en l'absence
de toute explication plus satisfaisante. Nous saisissons cette occasion pour
annoncer que bien souvent, dans l'interprétation de ces lois barbares rappe-
lant des usages qui sont aujourd'hui tout à fait ignorés, nous avons été réduit
à former des conjectures tout aussi hasardées que celle-là ; trop heureux si