Revue du Lyonnais » série 2 - n°5 ( 1852 ) » pp.162

 162                     BOCRti-EN-BRESSE.
 jalouse et la plustière de son individualité, la plus empressée à
 faire valoir son histoire , ses monuments, ses ressources , ses
 enfants. Elle s'enorgueillit d'avoir vu naître Jérôme Lalande ,
 Varenne de Fenille et Edgard Quinet.
     Mais, continuons nos courses à travers la ville. Voici la Visi-
  tation à la jolie église ; plus loin, une belle porte ogivale ; plus
 loin encore, un temple gothique fait avee des ruines. Le Collège
 et son église fixent notre attention, et, après avoir salué la Com-
 munauté de Saint-Joseph, nous nous rendons en droite ligne à
 l'Hôpital, admirable monument du XVIIIe siècle , achevé en
 1782, sur les dessins du célèbre Pierre-Adrien Paris. Promenons-
 nous sur ces vertes pelouses , à l'abri de ces arbres si touffus et
 si frais , dans ces préaux où tout fait aimer et rêver. Quelle
 quiétude et quelle placidité dans ces lieux habités parla charité
la plus compatissante et la souffrance la plus résignée ! Montons
 le magnifique escalier qui s'ouvre sous un majestueux vestibule,
pour pénétrer dans les salles hautes de l'asyle. Là, avec quelle
 candeur et quelle chaste effusion de bienveillance , nos bonnes
sœurs de l'hôpital de Bourg nous feront les honneurs de leur
maison, et nous conduiront à un balcon, situé au levant, d'où
l'on ne peut s'arracher quand une fois on l'a connu. De ce point
culminant, vous avez sous les yeux la Reyssouze qui baigne
l'hospice et l'embrasse de ses courbes gracieuses , les harmo-
nieuses collines de Cézeriat (a Cesare) et de Mont-Juli (a Julio),
une plaine accidentée , tranquille, et la flore bressanne , dans
toute sa variété et sa couleur.
    L'église et la coupole de l'hospice de Bourg , sont d'un char-
mant motif, et laissent, loin derrière elles, la plupart des édifices
de la même ère artistique.
    La Bibliothèque particulière et la salle académique de la Société
nationale d'Émulation et d'Agriculture du département de l'Ain,
ornée du buste de Jérôme Lalande, inspirent un sentiment res-
pectueux, quand on songe que, de ce sanctuaire de l'intelligence
et de la pensée, sont sortis et les plus utiles travaux et la
régénération agricole de la Bresse. On se représente tous ces
hommes modestes, dont les efforts soutenus, le concours'sérieux,