Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                  VIE DE L'ABBÉ L . - J . LE CLERC.             147
abandonne absolument les règles d'une critique équitable, en se
laissant entraîner, à chaque pas, par une prévention visible en
faveur du protestantisme. Le Clerc, persuadé de l'utilité de son
entreprise, pour détromper un certain public trop favorable à
ce livre dangereux, la poursuivit, et poussa son travail de façon
qu'il fut en état de fournir une très-grande quantité de remar-
ques à la nouvelle édition de ce Dictionnaire, faite en 1734 à
Trévoux, sous le nom d'Amsterdam. Elles sont sur le même
plan et de la même solidité que la Lettre critique -. on les avait
rangées à la fin de chaque volume. Lorsque l'abbé Joîy publia
ses Remarques critiques sur le Dictionnaire de Bayle (Paris,
 1748, in-folio), il déclara que ces notes lui avaient été d'un grand
secours. La Lettre de Le Clerc était adressée à Matthieu Marais,
avocat au Parlement de Paris (1).
   Cependant, la santé de l'abbé Le Clerc s'affaiblissait, et la
continuité de l'étude, jointe à un tempérament délicat, l'ayant
insensiblement consumé; il passa les deux dernières années de
sa vie dans une espèce de langueur, qui ne lui permit guère
d'autre travail que celui qui était de son ministère. On voulait
même l'engager à s'en abstenir tout à fait, mais il répondit tou-
jours que son état demandait qu'il travaillât, et que la Provi-
dence disposerait du reste.
   Il ne laissa pas de prendre quelque part encore au nouveau
Supplément de Moréri, publié en 1735, et d'adresser deux lettres
aux journalistes de Trévoux.
   Dans la première, qui se trouve au second journal d'avril 1736
(pag. 1058-1077), il prend la défense de'Sébastien Le Clerc, son
père, accusé par d'Àleman, ingénieur, d'avoir pris de Villal-
pande l'Ordre français, qu'il a donné dans son Traité d'Archi-
tecture comme étant de son invention.
   Dans la seconde lettre [Mémoires de Trévoux, juillet 1736,
pag. 1541-1582), Le Clerc entreprit une critique de l'article
que les Bénédictins avaient inséré sur Fauslus de Riez, au se-
cond volume de leur Histoire littéraire de la France, et au froi-

  (!) L'abbé d'Artigny, M