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                          LES TROIS BURCHA.RD.                             109
   L'autorité de l'archevêque Burchard, déjà fort étendue et
 presque sans rivale sous la domination du roi Conrad (tan 993),
ne fit que grandir et se consolider sous le règne de Rodolphe III,
dont il était le frère consanguin. Ce prélat exerçait de fait tous
les pouvoirs temporels et régaliens dans la cité de Lyon et sur
la portion de son diocèse, située sur la rive gauche de la Saône (1),
soit avec le consentement tacite du roi son père, soit par une
concession formelle de ce monarque (2) ou de son successeur.
Rodolphe 111 accorda effectivement, par des diplômes authenti-
ques qui nous ont été conservés , les mêmes prérogatives et la
même indépendance à plusieurs prélats de son royaume (3).
Plusieurs de ces concessions sont faites à la sollicitation de l'ar-
chevêque Burchard (4). Peut-on mettre en doute qu'il eût né-
gligé de se faire délivrer par le roi son frère , pour lui-même et
pour son Eglise, un titre semblable, s'il n'avait pas été déjà en
possession actuelle et réelle de tous les avantages qu'il sollicitait
pour d'autres prélats bien moins accrédités que lui auprès du
souverain.
   C'est donc évidemment du règne de Burchard II, que date
la souveraineté temporelle des archevêques de Lyon. L'état de

   (1) Le V. Le Laboureur ( Masures de l'Ile-Barbe , eh. 21 ) a , selon nous ,
appuyé avec raison sur la bulle impériale de l'an i 157, pour prouver que la
comilive (comitalus) et les régales (regalia) dans la cité de Lyon et sur toute
la portion du diocèse, située a la gauche de la Saône , appartenaient à l'ar-
chevêque dès le règne de Burchard II, et que la bulle de l'empereur Frédé-
ric I ne fut qu'une simple confirmation des antiques privilèges de ces prélats.
   (2) Si celte concession a existé, elle peut avoir été anéantie par les parties
intéressées, ou perdue pendant les troubles qui suivirent la mort de Ro-
dolphe III.
   (3) En 998, à l'archevêque deTarantaise (Gallia Christiana, t. XII, p. 577).
En 999 à l'évèque de Siou en Valais (Manuscrit à la Bibliothèque royale à
Paris, cotté n° 1 1 4 , p. 61); en 1011 à l'évèque de Lausanne( Sinner ,
 Voyage en Suisse (2 e édition , 1787) , t. II , p. 175) ; en 1025 à Burchard ,
archevêque de Vienne (Origines Gueificœ, t. II, p. 156).
   (4) « Ex postulatione Burchurdi archiepiscopi fratris nostri. « (Diplôme pour
l'évèque de Lausanne, 1. c ) .