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TRAITE DES FACULTÉS DE L'AME, par M. GARNIER. M. Garnier, professeur de philosophie à la Sorbonne, vient de publier, sous le titre de Traité des facultés de l'ûme humaine, l'ouvrage de psychologie le plus complet qui ait paru de notre temps. Assurément M. Garnier se rat- tache au grand mouvement philosophique dont JIM. Koyer-Collard, Cousin et Jouffroy sont les chefs ; mais, aussi, d'une manière plus particulière à l'école écossaise, tout eu ue suivant aveuglément aucune doctrine et gardant son originalité propre. Il n'avance rien qu'il n'ait par lui-même observé ou contrôlé ; personne n'est moins disposé à se payer de grands mots , ni à se dispenser de voir clair jusqu'au fond de toute question et de toute doctrine. Tandisque trop souvent il arrive à d'autres de se perdre dans de vagues généralités, M. Garnier se plaît à n'omettre aucun détail, et à signaler, sans aucune exception, tous les phénomènes de l'esprit humain, avec leurs plus délicates nuances. Partout, dans ces détails, il fait preuve de la plus rare sagacité et d'une merveilleuse richesse d'observations sur le cœur, l'intelli- gence et la volonté de l'homme. On lui reprochera sans doute d'aboutir par la finesse de ses analyses à un trop grand nombre de facultés et de multi- plier outre mesure les divisions dans les phénomènes de l'âme humaine. Il a prévu cette objection, mais il en a bravement pris son parti. Ne vaut-il pas mieux, en etfet, courir le risque de multiplier les difficultés que d'o- mettre un seul phénomène, et d'aspirer a une vague unité, laquelle, outre le défaut d'exactitude, a presque toujours le tort de n'apporter aucune instruc- tion réelle et pratique sur la nature humaine ? Il nous est impossible d'analyser tout ce qu'il y a de remarquable dans l'ouvrage de M. Garnier, de signaler toutes les vues nouvelles dont il l'en- richit, et de le suivre à travers toutes ses nombreuses divisions. Mais les gens du monde, de même que les philosophes, liront avec un iutérê! par"