Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
            NOTES SUR UNE MOSAÃQUE D'AINAY.                     83

parts. Telle est celle de saint Rambert que je donnai en 1844;
telles sont aussi celles que l'on voit sur les vieilles verrières ;
telles sont aussi celles d'un précieux pontifical sur vélin de la
Bibliothèque de Lyon. Eh bien ! celle que porte Paschal II est
échancrée de quelques centimètres : disposition très-rare pour
cette époque.
   Le pallium que porte le pape ne diffère en rien de ceux qui
se trouvent sur les figures anciennes de papes ou d'archevêques.
Les pallium des archevêques actuels ont la même forme, excepté
qu'ils sont plus courts.
   Le pape n'a pas le front couronné d'une tiare. Sa tête est
couverte d'une mitre d'une forme curieuse et rare. La tiare, il
est vrai, n'était pas, à cette époque, comme celle d'aujourd'hui,
ornée de la triple couronne. Celle" d'alors n'en portait qu'une
seule ; on l'appelait regnum. Ce fut Boniface VJU qui ajouta
la seconde ; la troisième fut ajoutée par Benoit XII. Encore, les
papes ne portaient-ils pas la tiare semper et ubique. Us ne la
mettaient que lorsqu'ils paraissaient ou agissaient en chefs de
l'Eglise universelle. Dans les fonctions épiscopales, ils se ser-
vaient et se servent encore de la mitre. Le sacre d'une église
est une des cérémonies où le pape officie en simple mitre. Celle
de notre mosaïque est plus basse et d'une forme différente de
celles que portent nos évoques. Elle est tournée de côté et non de
face. Elle dut être en usage, au moins à Lyon, jusqu'au siècle
suivant. Rainaud de Forez, archevêque de Lyon dans les pre-
mières années du XIIIe siècle, en porte une semblable dans la
copie d'un ancien portrait de ce prélat qui enrichit la précieuse
collection de S. E. le cardinal de Bonald. Lamure, dans son
Histoire du Diocèse de Lyon, cite un sceau de Rainaud, où il
est représenté avec une mitre de la même forme.
   Cette forme, ou n'était pas universelle, ou elle a dû cesser
après Rainaud de Forez; car nous lisons, dans le Rationnai
de Durand, qui écrivait au XIIIe siècle, que les évêqu'es por-
taient la mitre de face : « Les deux cornes de la mitre, dit-il,
représentent les deux Testaments : celle de devant, le Nou-
veau; celle de derrière, l'Ancien: Duo navigue illius cornua,