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PETITE CHRONIQUE LYONNAISE. 21 1781. 28 juin — Le Consulat délibère pour éloigner le magasin à poudre du quai Saint-Benoît, et pour former une compagnie de pompiers comme à Paris. 28 octobre.— M. G... a donné à dîner avant Mer dans son jardin de la montée de Tirecul (î). Ce dîner a fait grand bruit; il n'y avait que huit convives, entre autres, l'intendant de Lyon (M. deFlesselles), celui de Grenoble et trois Comtes de Lyon. Tout ce qu'il y a de plus somptueux en poissons de mer et d'eau douce se trouvait sur la table. On a bu de vingt-quatre sortes' de vins, tous excellents ; enfin, on s'attend à ce que les huits convives seront indubitablement dans le cas d'avoir recours à la phar- macie de l'Amphytrion. Maladie grave de M. de Montazet. Le docteur Rast couche au palais. 3 décembre. — On forme un cercle d'hommes dans la maison Delglat (2). On y joue, on y lit, tous les membres se félicitent de cette invention. Les Dames et ceux qui ont des maisons ou- vertes crient contre ce crime de lèze-société. Les élégants portent la couleur caca-dauphin. Construction de la maison de l'Allée-Marchande sur le quai de Saône. (I) Ces! aujourd'hui la moulée des Chazaux. La susceptibilité de l'adminis tration municipale ayant fait disparaître le nom traditionnel et fort expressil Je Tire-Cul, qui, jusqu'à nos jours, n'avait choqué personne. (1) Delglat de la tour du Bost, famille de trésoriers de France. Cette mai son, une des plus belles de la rue du P/at et du quai de l'Arsenal, fui bâtie par l'architecte Bugnet, le même qui avait l'ail la façade regrettable de la prison de Roanne. Elle est d'un beau style, d'une apparence solide, riche et grandiose. Mais ses murs noircis auraient grand besoin de quelques embel- lissements , et naguère ou a gâté l'ordonnance de la façade du quai en cou pant des fenêtres pour y adapter des balustrades en fonte.