Revue du Lyonnais » série 2 - n°5 ( 1852 ) » pp.018

18        PETITE CHRONIQUE LYONNAISE.
     Mais, admirez donc la vigueur
     De cet intrépide pasteur,
     Comme il étouffe le scrupule;
     Comme le zèle qui le brûle,
     Par un héroïque transport,
     L'élève au-dessus des remords,


     Le pauvre peuple de Lyon
     Croyait dans sa superstition
     La conception de Marie ;
     Mais le zélé prélat la nie,
     Quoiqu'il eût fait jadis serment
     Qu'il penserait tout autrement,


     Il défend avec fermeté
     Les saints droits de la charité ;
     Si ce motif pur et sublime
     A chaque instant ne vous anime,
     Vous avez beau faire le bien,
     Vous serez damné comme un chien.


     Lui-même il agit tous les jours
     Par le seul motif de l'amour ;
     C'est sa pratique plus commune,
     Et s'il cherche un peu la fortune,
     C'est qu'à la gloire du Seigneur
     Tend celle de son serviteur.


     Les pauvres disent qu'à grands frai*
     Il a décoré son palais;
     Malheur à qui s'en scandalise,
     C'est pour faire honneur à l'Eglise,
     Et logé plus commodément
     On sert Dieu plus dévotement.


     Malgré cela, ses ennemis
     Vous disent par tout le pays
     Que, dans son nouveau Catéchisme,