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                      BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.                             385
nous avons traversé Pontarlier et nous y avons vu le Doubs. Nous ignorions
complètement la présence de notre belle et douce rivière dans les deux villes
que nous veuons de citer. Les géographes n'en font pas mention et les gens
du pays ne nous en ayant pas dit un mot, nous avons négligé de rendre notre
visite à une rivière que nous avons toujours rencontrée avec plaisir,
    Lyon est une ville très-ancienne. Elle a été fondée par deux frères, Mo-
murus et Atépomarus. Nous présumons que Momurus est le même que Mo-
morus dont nous avons entendu parler quelquefois.
   Le chemin des Etroits est célèbre par le pittoresque des lieux qui l'entou-
rent. M. Ogier nous parle deux fois des grottes curieuses que nous avons de-
mandé jadis à visiter sur la foi de M. deForlis, et dont M. Ogier a l'air de con-
naître l'existence. On nous a toujours montré, en fait de grottes, quelques blocs
de rochers qui font saillie et qui surplombent comme une espèce de corniche.
Si cela est une grotte, nons le voulons bien. On est allé plus loin et on a
prétendu que c'est dans un de ces réduits enchanteurs que Jean-Jacques
Rousseau a passé une nuit si délicieuse. La grotte de Rousseau est, en effet,
citée plusieurs fois dans des livres, et un cabaret des Etroits porte aujour-
d'hui pour enseigne : A la Grotte de Jean-Jacques Rousseau. Heureusement
que M. Ogier n'a pas pris le change. Il cite : « Je me couchai voluptueuse-
ment, dit le Genevois, sur là tablette d'une espèce de niche ou d'arcade, enfon-
cée dans un mur de terrasse. » Rien n'est plus clair et plus positif. Mais où
M. Ogier est coupable, grandement coupable, c'est d'avoir pris ses matériaux
sans choix , au premier endroit venu et de faire des citations sans contrôle,
sans prévenir le lecteur que l'auteur cité n'est que peu ou pas digne de foi.
II copie cinq pages de Bacon-Tacon , comme si Bacou-Tacon était un auteur
sérieux ; et, à propos des Etroits, il cite, d'un auteur anonyme, les cinq li-
gnes suivantes sans crier gare; absolument comme si son récit était chose
simple et naturelle, ou que l'éloignement des lieux et des temps ne lui eût
pas permis d'en constater la véracité : « Au bas de cette colline , la route
qui longe la Saône a reçu le nom de Chemin des Etroits ; elle est bordée de
plusieurs grottes curieuses (Nous y revoilà, mêmes expressions que M. de
Fortis ). G'esl dans un des renfoncements'de ce terrain que le général Mou-
ton-Duvernet a été fusillé en 1815. » Pardon , le général a été fusillé sur le
chemin même , et nous ne savons comment rappeler à M. Ogier uue chose
qu'il sait aussi bien que nous, c'est que Mouton Duvernel n'a point été fu-
sillé en 1815 , mais bien le samedi 27 juillet 1816, à cinq heures du matin.
Ceci nous rappelle un écrivain qui, ayant fait mourir le général Précy à sa
sortie de Taise, en 1793, et ayant reçu d'un Lyonnais une rectification ainsi
conçue : Monsieur, votre histoire est très-bien; seulement Précy n'a pas été

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