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366 PETITE CHRONIQUE LYONNAISE. 1732, aux officiers du Parlement d'Aix, pour leur demander les, motifs de leur avis. On sera bien aise de connaître le jugement d'un homme impartial dans une affaire où les passions se sont montrées avec tant de fureur : . < Je ne saurais m'imaginer, malgré tout le crédit que les Jé- • suites peuvent avoir, qu'on eût renvoyé le père Girard absous si les crimes atroces dont Qn.l'accusait étaient bien établis et bien prouvés, surtout dans une province et dans un parlement où la société jésuitique a beaucoup plus d'ennemis secrets et d'envieux que de protecteurs et de partisans, » Après cette affaire, le père Girard fut appelé dans ce pays pour le tirer de la Provence où la populace était très^animée contre lui. Il vint ici dans le courant d'octobre, et passa quelque temps dans la maison professe de Saint-Joseph de Bellecour. Toute la ville voulut le voir, ce qui n'était pas facile, car il ne sortait point et disait sa messe de très-grand matin, ou dans l'église ou dans la maison. 1732, A la fin de février, le P. Girard a reparu à Lyon. Il venait du Vivarais, d'auprès l'évêque de Viviers, qui le protégeait. Il a excité la même curiosité. C'est un homme d'une assez grande taille et fort droit; il a les yeux vifs et enfoncés, le nez gros et épaté, la bouche assez grande et platte, le menton un peu re- levé. Il est maigre et a les cheveux gris. Tout cela fait un homme assez laid, mais qui a l'air très-dévot et très-mortifié. Le 15 janvier de cette année, M. de Roehebottne a été nommé à l'Archevêché de Lyon. Le chapitre a fait valoir son droit de chappe. Il était fixé à dix mille livres payables lors de l'instal- lation ; le chapitre l'avait réduit à huit mille pour M. de Neuf- ville , et cette somme fut perçue par saisie sur la vente de la chapelle de l'archevêque. Comme le nouveau prélat n'est pas riche, le chapitre accepte pour -caution M. Blanchet de Pra- vieux, échevjn , qui par cette galanterie espère avoir la ferme générale de l'Archevêché. M. de Chà teauneuf-Rochebonne est d'une famille du Forez, ancienne mais non illustrée ; il doit son