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LOI GOMBETTE. 315 leur intégrité et leur équité (1). Nous ordonnons donc que tous nos juges ou tous ceux qui exercent une bran. che quelconque de l'administration, dans toutes les con- testations qui s'élèveront à compter de ce jour entre les Bourguignons et les Romains (2), faisant l'application des lois qui ont été promulguées et corrigées par nous (3), de concert avec les principaux de la nation, rendent la justice de telle manière, que nul d'entre eux ne se per- mette , dans les affaires qui sont soumises à son juge- ment, de recevoir des présents de l'une des parties, môme à titre d'indemnité. Nous ordonnons, au contraire, que justice soit rendue à qui elle est due^ et que l'inté- grité du juge soit la seule règle de ses jugements. En- nemi des présents par zèle pour la justice , nous avons voulu nous soumettre à la même loi, afin que personne n'osât, dans quelque affaire que ce fut, entreprendre (1) Voyez le lilre 90 de la Loi rïpuaire, et les articles 1 et 2 des lois oslro- gothes, réunies sous le lilre de Ediclum Theodorki Régis. (2) Dans le style des lois barbares, on désignait sons le nom de Romains les anciens habitants de la Gaule, les Gallo-Romains. Voyez ce que nous avons dit à ce sujet, dans une note placée sous l'art. 3 du lilre XXXIV de noire édition de la Loi salique. (3) C'est-à -dire de la loi nationale des Bourguignons, et non des lois conte- nues dans le Code théodosien, et autre droit ancien qui , avant l'introduction des codés de Juslinien, el dès l'année 445, était suivi dans une grande partie des Gaules, et notamment dans la Gaulé narbonnaise , où les Bourguignons élaient venus former des établissements. C'est ce même Code théodosien , avec les autres sources du droit romain , qu'Alaric II, vers l'année S06 , fit abréger par Anien, l'un de ses officiers, et qui servit longtemps à régler les différents qui survenaient entre les Romains* habitant les pays occupés par les Wisigoths des deux côtés des Pyrénées, tandis que ceux-ci étaient per- sonnellement régis par le Code qu'Kuric,leur roi, avaiV l'ail rédiger eu l'année 466,