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                                LOI GOMBETTE.                                261

  déblayer le terrain, et préparer la voie sous les pas de ceux qui
 seraient tentés d'aller plus loin. Quant à vouloir pénétrer dans
 l'économie intérieure de ces antiques lois , et à chercher à met-
 tre en lumière tout ce que peut emprunter au Code des Bour-
 guignons, l'histoire politique et. comparée des législations qui
 sont successivement venues se fondre dans notre grande unité
 française, cette prétention est restée constamment étrangère
 à notre plan. Nous ne nous sommes nullement laissé inspirer
 par la pensée d'élever une théorie historique quelconque , de
 nous lancer dans des discussions doctrinales toujours plus ou
 plus ou moins contestables ; ou, si cela nous est parfois ar-
 rivé , ce n'a été qu'accidentellement et en nous plaçant dans
 les termes d'une extrême réserve. Notre tâche a été plus cir-
 circonscrite, et telle à peu près que nous nous l'étions tracée ,
 lors de la publication de notre recueil des Lois des Francs (I),
 Nous laisserons donc à d'autres ces spéculations élevées , bien
 dignes d'occuper les loisirs des hommes que la passion entraîne
 dans le champ des études comparées de l'histoire et de la
 législation, surtout quand ces études s'appliquent à l'histoire
 de la civilisation et de l'établissement territorial de la France.
    Nous n'osons nous flatter d'avoir toujours réussi à donner
une traduction fidèle des textes que nous avions sous les
yeux (2). Mais nous espérons qu'on .voudra bien nous tenir
compte de la diversité de ces textes ; de leurs mutilations ou
altérations grossières ; de l'absence fréquente d'un sens raison-
nable quelconque , fruit trop ordinaire de l'ignorance ou de
l'incurie des copistes ; enfin des obscurités résultant des mœurs
reflétées dans ces lois , et encore de la nécessité où furent les
rédacteurs de faire passer l'idée barbare dans une langue civi-
lisée entrant en pleine période de décadence. On voudra bien


  (1) L'ois des Francs contenant la loi salique et la loi ripuaire, un volume in-8i
publié en 1828, chez Firmin Didot.
  (2) Les textes qui ont principalement servi de base à notre travail, et
que nous avons conférés avec soin , sont ceux de Dutillet, de Lindebrog, de
Dom Bouquet, de Canciani et de Walter.