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 258                          LOI GOMBETTE.
 mand, le Bavarois ou le Saxon, suivant leurs lois respectives ;
 le Bourguignon, selon la Loi Gombette. C'était alors une chose
 simple, naturelle, et l'on ne concevait pas qu'il en pût être au-
 trement ; en sorte qu'il n'était pas rare, dit un auteur ancien ,
 de voir converser quatre ou cinq personnes, dont chacune vivait
                                                       :
 sous une loi différente.
    On conçoit maintenant comment le Gallo-Romain, habitant
 les états de Gondebaud, devait avoir sa loi, distincte de celle
 des Bourguignons. Nous avons dit que la loi théodosienne et
 les autres sources de législation ancienne , ne pouvaient plus,
dans leur rédaction primitive, s'accommoder aux besoins nou-
 veaux des habitants de la Gaule, en contact avec les conqué-
 rants Barbares. Une modification devenait indispensable : elle
eut lieu à des époques diverses, chez les Wisigoths , chez les
Bourguignons , chez les Lombards. Toutefois , nous devons dire
 ici que, par une exception toute personnelle, la révision de
l'ancien droit n'eut pas lieu chez les Gallo-Romains soumis à
la domination franque. Ils continuèrent à suivre les lois théo-
dosierines et les autres formules du droit romain, jusqu'au jour
où le 'Breviarium, c'est-à-dire abrégé, compilation rédigée pour
les sujets romains d'Alaric II, roi des Wisigoths, devint la loi
dominante des Romains soumis au gouvernement des Francs.
Ces révisions wisigothe, bourguignone ou lombarde, reçurent
le nom commun de Lex Romanw (1) ; mais différèrent entre
elles et par le plan et par le fond, au gré des nécessités qui
les avaient fait admettre.


    (1) Tout ce que nous savons de certain sur la législation qui régissait les
peuples d'origine latine, avant la découverte des compilations de Justinien ,
faite au XIIe siècle , nous a été révélé par M. de Savigny, dont les admirables
travaux sur ['Histoire du droit romain au moyen âge, ont jeté une lumière ines-
pérée sur les obscurités législatives de ces époques reculées. Nous renvoyons
à celte histoire, où les plus savauts hommes de notre temps n'ont pas dédai-
gné de puiser. On peut consulter aussi les travaux de Canciani, consignés
dans son grand recueil intitulé : Barbarorum leges anliquœ , publié à Venise ,
en cinq volumes in-fol, sur la fin du siècle dernier.