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216 ATHÈNES. seoir et puis se laissaient glisser sur le dos jusques dans le ruis- seau, en invoquant Apollon, afin d'obtenir d'heureuses couches. Tant de prières ont été adressées à Apollon, que la pierre est usée et polie en cet endroit. Aujourd'hui encore, si l'on se dirige dé ce côté, par une nuit claire et lumineuse, on. voit de temps à autre une jeune femme s'avancer silencieusement en regardant autour d'elle, jusque vers la pierre magique ; puis, après avoir accom- pli cette pratique superstitieuse, reprendre d'un pas hâté le che- min d'Athènes. Le roi de Bavière, père du roi Othon , se trou- vant en Grèce, et ayant appris que cette antique coutume exis- tait encore, faisait à cet endroit de fréquentes promenades au clair de lune, pour épier les femmes grecques et les voir s'as- seoir et glisser sur la pierre, et il ne put résister à la fantaisie d'en faire autant lui-même. Un peu plus bas est situé le charmant petit temple de Thésée, presque intact ; c'est l'église de la Magdeleine en plus petit et en plus beau. Il sert aujourd'hui de Musée, et il renferme une quantité de magnifiques débris de sculpture entassés sans goût et sans ordre. Autour du temple sont rangés des sièges en marbre , venant les uns du temple de Bacchus , les autres de l'Aréopage. Ceux-ci portent sculptées, sur le Côté, des chouettes, antique symbole de la ville d'Athènes ; les autres des grappes de raisins. Nous remontâmes de là sur la colline du Pnyx, sur la- quelle apparaissent, taillés dans le roc , de nombreux gradins , et la pierre d'où l'orateur se faisait entendre au peuple assem- blé. A côté s'élève le rocher de l'Aréopage, au sommet duquel on retrouve la trace des sièges où s'asseyaient les juges ; ils s'as- semblaient pendant les ténèbres de la nuit, afin de se soustraire à l'influence qu'auraient pu exercer sur leur impartialité la con- tenance, le visage et l'aspect du coupable. Nous rentrâmes dans Athènes par la porte de l'Agora, grand portique auprès duquel on voit, aussi lisible que le premier jour, une inscription donnant le tarif du marché d'Hadrien.—A côté, se trouvait l'enceinte où se tenait l'école du Portique [leomikt] t^loà .), dont il reste encore debout quelques hautes colonnes, enclavées dans les constructions modernes du bazar