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214                          , ATHÈNES.
nous primes un autre chemin et aHâmes voir le charmant mo-
nument de Lysicrates ou Lanterne ( qxvdpi) de Dëmosthènes.
Dans son exiguité, c'est un des monuments les plus élégants et
des mieux conservés. Il est de forme circulaire, et de sveltes co-
lonnes corynthiennes soutiennent une frise délicieusement sculp-
tée. Malheureusement, l'intervalle de ces colonnes est rempli par'
un mur en maçonnerie, ouvrage d'un stupide derviche qui passa
sa vie dans cette bizarre retraite. A côté se trouvait un couvent
de Franciscains où séjourna lord Byron, et dont il ne reste plus
trace aujourd'hui.

     Le lendemain, nous prîmes des chevaux pour achever de jeter
 sur les antiquités d'Athènes un premier et rapide coup d'œil.
 Après avoir passé sous l'arc d'Hadrien un peu enfoncé dans le sol,
 nous arrivâmes à l'immense plate-forme où se trouvait bâti le
'temple de Jupiter olympien. Ce temple était le plus grand tem-
 ple de la Grèee, de même qu'il était en l'honneur du plus grand des
  dieux ; les quelques colonnes qui sont encore debout donnent une
  magnifique idée de sa splendeur et de son étendue. Elles s'élan-
 cent vers le ciel sveltes et dorées, et leurs hauts chapiteaux à feuil-
 les d'acanthe se confondent dans une lumineuse atmosphère ; le
  soir, lorsqu'une brise vient à s'élever de la mer, elles vibrent
 comme les cordes d'une lyre et rendent entr'elles des sons harmo-
  nieux ; et, par une belle nuit, en voyant leurs formes élégantes se
  détacher sur un ciel aux éclatantes constellations, et la lune pa-
  raître et disparaître à travers leurs groupes rapprochés, On croi-
  rait voir un essaim d'antiques déesses un instant revenues sur
  le terrain de leur gloire passée, pleurer leurs autels chargés d'of-
  frandes, et Tencens fumant auprès, et les prêtres, et le peuple
  prosternés. Maintenant quelques nonchalants pallikares, étendus
  au pied de ses colonnes, se chauffent au soleil et rêvent en regar-
   dant la mer ; de temps à autre, un troupeau de chèvres qui passe
  s'arrête et broute l'herbe qui Croît autour. Au-dessus de l'une
   de ces colonnes se trouve l'œuvre peu artistique d'un autre der-
   viche qui, voulant s'isoler pour se livrer à une contemplation
   plus libre et plus profonde, s'y construisit une cellule composée