page suivante »
106 HISTOIRE DES JOURNAUX DE LYON. A gens gui n' savont pas lire (1). Sexe qu'il faut adorer , Sachez qu'à femme jolie Il est honteux d'ignorer Le langage qui publie Et l'amour et la folie Qu'elle sait nous inspirer « Du luxe ardente ouvrière , ' Lyon, bourbeuse cité, Que protège, en sa bonté, La madone de Fourvière, Lyon, tu n'as enfanté Ni Sapho ni Beshoulière ; Tes femmes , dans leur carrière, Rayonnent de nullité. Une foule d'auteurs des deux sexes répondirent à cette injuste agression. Des articles acerbes, des épigrammes, des satires, des couplets furent échangés ; le public s'amusait de ces luttes où les coups piquants n'étaient pas ménagés ; chacun en eut sa part, et le prophète socialiste n'eut pas toujours les rieurs de son côté. Cependant, il eut parfois des défenseurs, et si une dame termine ainsi une tirade assez maligne : « Non, Fourrier, ne crois pas que la muse impudique Puisse exciter en nous la moindre inimitié ; Nous éprouvons, hélas ! en lisant ta critique, Moins de courroux que dé pitié. Clotilde D. il eut le plaisir de recevoir d'une autre dame la pièce suivante : « Je vous aime, Fourrier, malgré tous vos travers. Vous êtes i'ou, mais vous êtes aimable. Totre satire est bien un peu blâmable, Mais elle offre de jolis vers. On peut trouver à votre muse Des torts réels, peu de raison ; Mais de l'esprit, delà grâce à foison. ( i ) Ce TCI'S est en italiques dans l'original.