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TOURNUS. 15 Enchaînée au Maçonnais, la cité de Tournus fit partie du dio- cèse de Mâcon. Par suite des divisions nouvelles du territoire français, elle entra dans celui d'Àutun qui représente les an- ciens diocèses éteints de Chalon-sur-Saône et Mâcon. Elle fait encore partie de l'arrondissement de Mâcon, image du vieux Maçonnais. Tournus, patrie de Greuze, n'est à présent qu'un simple chef- lieu de canton, peuplé de cinq mille âmes environ. Mais cette ville a conservé les allures, la majesté, la physionomie d'une grande ville. Elle a deux paroisses, deux hospices, un tribunal consulaire, un collège communal, une bibliothèque publique. Elle est traversée par les routes nationales n° 6 et 75, offre un pont magnifique sur la Saône, et verra bientôt le chemin de fer de Paris à Lyon élever une gare à son ombre. Ses armoiries sont : de gueules, au château sommé de trois tours d'argent, maçonnées de sable, au chef d'azur, chargé de trois fleurs de lys d'or. Un décret de l'empereur Napoléon, du 22 mai 1815, conféra à la cité de Tournus le droit de placer dans ses armes la croix de la légion d'honneur, en récompense du courage qu'elle mon- tra pendant la campagne de 1814.—C'est le même décret qui, pour la même cause, décora les villes de Chalon-sur-Saône et de Saint-Jean-de-Losne. Ce décret fut mis à l'ordre du jour de l'armée. » • III. La cité de Tournus, pavée en cailloux roulés comme toutes celles du littoral de la Saône, n'est pas encore éclairée au gaz. La pierre jaspée, d'un grain dur, d'un aspect très-monumental, que l'on extrait des carrières de son riche territoire, concourt à imprimer à son architectonique ce caractère de force et de cohé- sion qu'on remarque en elle. Le plus imposant des édifices publics de Tournus est, sans contredit, sa basilique abbatiale de Saint-Philibert. Ce temple le plus ancien, le plus grave, le plus curieux de la Bourgogne, s'é- lève dans les airs par ses deux clochers d'un type ferme, d'un