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468 affecté désagréablement, devint pour moi., durant une nuit, tout-à -fait insupportable. Ces symptômes morbides, les seuls que j'aie éprouvés, ont toujours été en rapport, par leur intensité, avec la force des mouvements que la mer houleuse communiquait au bâtiment. De toutes les opinions émises par les auteurs sur la nature du mal de mer, la moins invraisemblable, si j'en juge d'après la sen- sation que j'aie éprouvée pendant que j'étais atteint de ce mal, serait celle de Wollaston qui, comparant le mouvement du sang dans les artères à celui du mercure dans le tube du baromètre., suppose que , de même que le métal s'élève quand cet instrument est abaissé avec une certaine rapidité, de même, quand le navire descend avec la vague, il y a ascension des colonnes sanguines et pression de ce fluide sur le cerveau. A l'égard des phénomènes qui se passent du côté de l'estomac, je les crois sympathiques delà lésion cérébrale; ils ne se rat- tachent à aucune inflammation des membranes qui composent ce viscère; les signes d'un état véritablement inflammatoire manquent évidemment. L'influence de la mer m'a paru n'avoir qu'une action secondaire sur la digestion ; l'appétit se conserve, à moins que le mal ne soit porté à un très-haut degré d'intensité, et la digestion stomacale est seule momentanément interrompue ; celle des intestins se continue très-régulièrement. Je puis même affirmer que pendant vingt jours que j'ai passés sur mer, elle s'est constamment faite beaucoup mieux qu'auparavant. La partie centrale et la plus basse du bâtiment étant celle où les mouvements de tangage et même de roulis sont le moins grands , doit aussi être celle où le mal de mer sera le moins fort ; j'en ai fait plusieurs fois l'expérience. Quant aux moyens curatifs y l'art n'en possède aucun; la position horizontale est celle dans laquelle je souffrais le moins, et c'est cependant dans cette position que j'ai eu des vomissements ; la compression des régions abdomi- nales elles boissons acides ne m'ont point réussi; et relativement aux autres moyens préconisés par les auteurs, ils ont souvent été essayés par les médecins de la marine, mais toujours sans succès.