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  affecté désagréablement, devint pour moi., durant une nuit,
  tout-à-fait insupportable. Ces symptômes morbides, les seuls
  que j'aie éprouvés, ont toujours été en rapport, par leur intensité,
  avec la force des mouvements que la mer houleuse communiquait
  au bâtiment.
     De toutes les opinions émises par les auteurs sur la nature du
 mal de mer, la moins invraisemblable, si j'en juge d'après la sen-
 sation que j'aie éprouvée pendant que j'étais atteint de ce mal,
 serait celle de Wollaston qui, comparant le mouvement du sang
 dans les artères à celui du mercure dans le tube du baromètre.,
 suppose que , de même que le métal s'élève quand cet instrument
 est abaissé avec une certaine rapidité, de même, quand le navire
 descend avec la vague, il y a ascension des colonnes sanguines
 et pression de ce fluide sur le cerveau.
    A l'égard des phénomènes qui se passent du côté de l'estomac,
 je les crois sympathiques delà lésion cérébrale; ils ne se rat-
 tachent à aucune inflammation des membranes qui composent
 ce viscère; les signes d'un état véritablement inflammatoire
 manquent évidemment.
    L'influence de la mer m'a paru n'avoir qu'une action secondaire
 sur la digestion ; l'appétit se conserve, à moins que le mal ne soit
 porté à un très-haut degré d'intensité, et la digestion stomacale
 est seule momentanément interrompue ; celle des intestins se
 continue très-régulièrement. Je puis même affirmer que pendant
vingt jours que j'ai passés sur mer, elle s'est constamment faite
 beaucoup mieux qu'auparavant.
    La partie centrale et la plus basse du bâtiment étant celle où
les mouvements de tangage et même de roulis sont le moins
grands , doit aussi être celle où le mal de mer sera le moins fort ;
j'en ai fait plusieurs fois l'expérience. Quant aux moyens curatifs y
l'art n'en possède aucun; la position horizontale est celle dans
laquelle je souffrais le moins, et c'est cependant dans cette position
que j'ai eu des vomissements ; la compression des régions abdomi-
nales elles boissons acides ne m'ont point réussi; et relativement
aux autres moyens préconisés par les auteurs, ils ont souvent
été essayés par les médecins de la marine, mais toujours sans
succès.