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  ont défilé devant le roi, qui a pris un singulier plaisir aies voir
  chacun en particulier. »
     Lorsque Louis XIV vint à Lyon , les divers corps militaires ,
  établis pour la défense de cette ville , se disputèrent l'honneur
  de le garder ; mais le roi } confirmant un usage antique et res^
 pectable , l'accorda à la bourgeoisie.
    A peu près dans le même temps, le cardinal Chigi vint en
 France ; Lyon mit sur pied, pour le recevoir, la milice bour-
 geoise qui bordait les rues , et formait dans les places de petits
 camps. « On ne vit jamais guère , dit l'ouvrage alors imprimé ,
 de troupes plus lestes , plus adroites , mieux armées qu'elles , ni
 qui sussent mieux conserver la fierté de la guerre dans une ac-
 tion de paix ; car , encore que cette milice fût bourgeoise , elle
 ne laissait pas de faire parfaitement connaître , dans leur mar-
 che et dans leurs postes, qu'elles savaient fort bien manier
l'épée , le mousquet et la pertuisane. » On voyait, à la tête des
 différens quartiers , les noms les plus connus et les plus recom-
 mandables , tels que ceux de Sève de Flécbères, de Chollier, de
 Grigni, de Grollier , de Béraud de Fétan , de Pont St-Pierre, de
Murard , de Ferrus, de la Tour-Vidaud , etc. Le citoyen , distin-
gué par ses talens ou sa naissance , qui avait consacré ses jours
à soutenir les intérêts de son roi dans les armées , ou ceux de ses
compatriotes dans les tribunaux, accourait avec joie revêtir
l'habit militaire de la patrie, s'honorait el devait s'honorer de
commander à une troupe d'amis et de citoyens.
    Enfin , lorsque le duc de Bourgogne et celui de Berri passèrent
i\ Lyon, au commencement de ce siècle, trente-cinq penno-
nages, composés chacun de deux cents hommes choisis, se
distinguèrent par leur magnificence et leur zèle. « Tous les
rangs , tous les quartiers étaient en particulier parfaitement uni-
formes, et cette grande multitude d'armes dorées, de plumets
blancs et d'écharpes frangées d'or, ^vait quelque chose de très-
grand , et qui frappait agréablement les yeux ; aussi les deux
grands princes, voyant toute cette bourgeoisie sous les armes,
lui firent l'honneur de dire fort haut qu'ils la trouvaient riche-
ment vêtue, et très-bien disciplinée. »
    C'est à celte discipline constante qu'on a souvent dû le réta-