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167 ont défilé devant le roi, qui a pris un singulier plaisir aies voir chacun en particulier. » Lorsque Louis XIV vint à Lyon , les divers corps militaires , établis pour la défense de cette ville , se disputèrent l'honneur de le garder ; mais le roi } confirmant un usage antique et res^ pectable , l'accorda à la bourgeoisie. A peu près dans le même temps, le cardinal Chigi vint en France ; Lyon mit sur pied, pour le recevoir, la milice bour- geoise qui bordait les rues , et formait dans les places de petits camps. « On ne vit jamais guère , dit l'ouvrage alors imprimé , de troupes plus lestes , plus adroites , mieux armées qu'elles , ni qui sussent mieux conserver la fierté de la guerre dans une ac- tion de paix ; car , encore que cette milice fût bourgeoise , elle ne laissait pas de faire parfaitement connaître , dans leur mar- che et dans leurs postes, qu'elles savaient fort bien manier l'épée , le mousquet et la pertuisane. » On voyait, à la tête des différens quartiers , les noms les plus connus et les plus recom- mandables , tels que ceux de Sève de Flécbères, de Chollier, de Grigni, de Grollier , de Béraud de Fétan , de Pont St-Pierre, de Murard , de Ferrus, de la Tour-Vidaud , etc. Le citoyen , distin- gué par ses talens ou sa naissance , qui avait consacré ses jours à soutenir les intérêts de son roi dans les armées , ou ceux de ses compatriotes dans les tribunaux, accourait avec joie revêtir l'habit militaire de la patrie, s'honorait el devait s'honorer de commander à une troupe d'amis et de citoyens. Enfin , lorsque le duc de Bourgogne et celui de Berri passèrent i\ Lyon, au commencement de ce siècle, trente-cinq penno- nages, composés chacun de deux cents hommes choisis, se distinguèrent par leur magnificence et leur zèle. « Tous les rangs , tous les quartiers étaient en particulier parfaitement uni- formes, et cette grande multitude d'armes dorées, de plumets blancs et d'écharpes frangées d'or, ^vait quelque chose de très- grand , et qui frappait agréablement les yeux ; aussi les deux grands princes, voyant toute cette bourgeoisie sous les armes, lui firent l'honneur de dire fort haut qu'ils la trouvaient riche- ment vêtue, et très-bien disciplinée. » C'est à celte discipline constante qu'on a souvent dû le réta-