Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                                   35
de d'Entragnes, qui était près de lui lorsqu'il apprit cette fâcheuse nouvelle !
 « Le duc de Savoye ne peut dire ce que les rois d'Angleterre disaieni à mes pré-
 « décesseurs , lorsqu'ils tenaient Calais, qu'ils portaient une des des du royaume
 « de France pendue à leur ceinture; de même en peut dire le duc de Savoye,
« puisque , M. de Nemours est à Lyon , et m'esbahis , disait-il , comme
 « M. de Bothéon n'a été plus avisé à rue conserver la ville , vu les occasions qu'il
 « en avait. » Il ajoutait que si ce beau manège continuait, il deviendrait dans peu
simple roi d'Yvetot.
   Charles Emanuel de Savoye, duc de Nemours (1), nouveau gouverneur de Lyon ,
était fils de Jacques de Savoye , duc de Nemours, à qui Itlandelot avait succédé ;
le jeune duc de Nemours était né au cliâteaudeNânteuiljenl'an 1367, de son second
mariage avec la veuve du duc de Guise, tué par Poltrot, lequel par conséquent
était frère utérin avec le duc de Mayenne. Il fut enveloppé dans la disgrâce qui
causa la mort au duc et au cardinal de Guise, ses frères, et fut mis prisonnier
dans le château de Blois avec les autres princes de leur faction; soit que sa jeu-
nesse le rendît moins suspect, soit qu'il fût gardé avec peu de précaution, il se
sauva de sa prison et s'échappa à travers les gardes, déguisé en souillon de cui-
sine. Peu après les barricades du jour de Saint-Matthias, il se rendit à Lyon, après
avoir essuyé dans la route plusieurs traverses du parti contraire ; il y fut reçu avec
de grandes acclamations du peuple, qui poussa des cris redoublés de Vivent les
princes catholigues ! tous les corps le complimentèrent, et les différens états lui ren-
dirent hommage ; on lui prodigua tous les honneurs qui pouvaient satisfaire sa
vanité , les nouveaux sujets de la Ligue croyant qu'ils ne pouvaient assez marquer
 eur dévoûment à la sninte Union.
   Il faut présentement revenir à l'archevêque de Lyon, lequel échappé du dan-
ger qui a été décrit ci-devant, resta prisonnier à Blois. Le ro"i, qui croyait de tirer
quelques lumières des desseins de la faction des Guises, l'envoya interroger parle
cardinal de Gondi et par l'évoque de Beauvais, mais inutilement. Ce prélat de-
 meura ferme et ne voulut répondre ni à l'un ni à l'autre , soutenant qu'il n'était
justiciable que du Saint-Siége duquel il était envoyé; ce qui fut cause que le
 roi, qui avait donné la liberté à Brissae, à Bois , Dauphin et autres confidens du
feu duc, le retint prisonnier nonobstant toutes les sollicitations du baron de Lux,'
l'ayant envoyé sous sûre et bonne garde au château d'Amboise avec le prince de
 Joinville , désormais duc de Guise , le duc d'Elbeuf et autres. Dans celte nouvelle
 demeure, l'archevêque, toujours libre et maître de soi-même au milieu des fers,
 commença une négociation avec le Guast qu'il avait sous sa garde, et ce délié per-
 sonnage le sut sibien amener à son but qu'il était à moitié gagné; il lui représenta que

  ( 0 Le P. Menestrier, ÉlOGE HISTORIQUE DE LVON, p . o8 , d e l à n ' p a r t i e , place mal Charlci
Emanuel de Savoie, duc de Nemours, gonverneur de L y o n , immédiatement après son père ,
puismie le gouvernement de Mandeîot qui dura 18 ans , est interposé. L'auteur du NouvEE ÉE0G2
HISTORIQUE T E \A VILLE TJV, l,v(YN, Bïoasette, a copié ta même faute, p . J 3 4 .
            >