Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                  426
 « bien lisible, et les commencemens des chapitres et des poèmes
 « sont en caractères bleus et rouges. Pour ce qui est de l'an-
 « tiquité du manuscrit, il ne faut que s'y connoître, et le voir,
 « pour n'en pas douter, et l'on doit en cette rencontre ajouter
 « plus de foy aux yeux qu'au raisonnement. M. le docteur Slatilius
 « nous fit faire une remarque que les autres n'avoient pas faite ;
 « c'est que sous la page 179 l'année qu'il a été écrit est marquée
 « de cette manière : 1428. 20. novemb. Ce siècle-là n'avoit pas
 « des esprits si bien faits que Pétrone, pour pouvoir se déguiser
 « sous son nom (ibid. p . 37.)
    Après deux ans d'absence, Jacob Spon , de retour à Lyon vers
le milieu de 1676, avec une collection de plus de 200 inscrip-
tions jusqu'alors inconnues, y fit imprimer en 1677 son voyage
qu'il publia en 1678 chez À. Cellier, 3 vol. in-12 ; voyage, dit Si-
 « card (Biogr. univ. 1825), qui, malgré le mérite supérieur des
 « ouvrages publiés depuis par Chandler, Choiseul, Pouqueville,
 < Walpolc et d'autres , conserve beaucoup de prix ; et peut-être
  c
 « n'en est-il aucun qui présente une telle abondance de monu-
 « mens anciens. »
    La question fut décidée par ces détails précis sur la nature, la
division, l'écriture et l'époque du manuscrit, dont l'authenti-
cité a depuis été généralement admise par les savans. Jacob Spon
avait alors 31 ans. Sur ces entrefaites le livre fut envoyé à Rome,
où il fut effectivement reconnu pour être du 15e siècle; et plus
tard, parles soins , s'il faut en croire quelques biographes, du
médecin Pierre Petit, il fut déposé à Paris dans la bibliothèque
du r o i , où il est encore aujourd'hui. C'est un petit in-folio de
 237 pages. On en a tiré un supplément considérable pour toutes
les éditions publiées depuis sa découverte.
    Pétrone était destiné à se lier aux anecdotes les plus singulières ;
la connaissance du manuscrit deTraù qui renferme,comme nous
l'avons dit, la description du souper de Trimalcion, donna lieu
il y a un siècle , à l'aventure la plus inouic : l'abbé de Margon,
homme d'un caractère bizarre et original, ayant reçu une grati-
fication de 50,000 livres , conçut l'idée extravagante de la manger
dans un souper extraordinaire qu'il pria le duc d'Orléans, alors
régent, de lui laisser doauer à Sl-Cioud. Il ea fit lui-même la