Revue du Lyonnais » série 1 - n°2 ( 1835 ) » pp.096

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                        NOTICE SUR CHALIER.




    Lorsqu'un orage révolutionnaire a éclaté sur un pays, les
 hommes de parti qui survivent vont fouiller dans les débris san-
glans restés sur son passage pour y chercher des souvenirs à divi-
 niser ou à traîner dans la fange , au gré de leurs aveugles pas-
 sions. Celui qui s'est fait distinguer dans ces époques de crise,
passe avec une étrange rapidité de la gloire à l'infamie, tour à
tour béni ou maudit, selon le caprice de la victoire ; le plus sou-
vent il n'arrive à la postérité accompagné d'éloges ou de blâme
que sur la foi d'une tradition passionnée, sans avoir rencontré
uu juge impartial ou un historien qui, après avoir découvert la
vérité, trouve dans son amour pour la justice le courage de
réhabiliter sa mémoire. C'est en effet une tâche difficile pour
un écrivain consciencieux que de chercher à faire revenir sur
des préventions accréditées par l'esprit de parti, l'ignorance
et de faux récits, un public entêté et d'autant plus attaché à ses
opinions, qu'il est moins éclairé ; c'est que s'il est quelquefois