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 des coupes en marbre du meilleur goût ; enfin des eaux jaillis-
 santes dans les jardins et dans les palais, devaient faire de cette
 habitation un lieu de délices. Il ne reste plus aujourd'hui que
 les débris de tant de magnificence.
    Sept cents soldais malades étaient couchés dans neuf baraques
 en bois, élevées au milieu des parterres, et qui contiennent
 chacune cent et quelques lits. Les officiers sont logés dans un
 des pavillons ; on a réservé aussi pour leur promenade un très-
joli jardin.
    C'est encore dans les anciennes et belles constructions dont
est semé le jardin du Dey, que l'on a établi la pharmacie , la cui-
sine , la boulangerie, et que l'on a logé les divers employés. A
certaines époques, tous les lits sont occupés, et l'emplacement
est assez vaste pour que l'on pût, au besoin , y établir de nou-
velles baraques. La grandeur de cet hôpital est telle que l'on a pu
en supprimer d'autres qui se trouvaient dans des lieux moins
convenables et surtout moins salubres. On a englobé dans celui-
ci plusieurs bâtiments, désignés sous le nom de la Salpétrière,
où existaitent autrefois une fabrique de salpêtre ainsi que de
vastes casernes pour les janissaires, et qui sont en continuité de
construction avec le jardin du Dey.
   MM. les docteurs Antonini, Margraye et Flachat sont chargés
du service de santé de ce bel établissement, dont M. Marie est
pharmacien en chef (1).
   Les hôpitaux militaires dont je viens de parler sont très-bien
tenus; ils pourraient, ainsi que je l'ai dit, recevoir un bien
plus grand nombre de malades ; mais le printemps est une des
saisons où les affections morbides sont le moins nombreuses en
ce pays; pendant l'été, au contraire^ non-seulement ces hôpitaux
sont beaucoup plus peuplés, mais leur insuffisance oblige à en
ouvrir un de plus dans la ville.
   Il résulte des renseignements que j'ai pu recueillir, que les
maladies qui régnent alors en Afrique, sont des entérites aiguës
et des dyssenteries, traitées avec succès par les antiphlogistiques^

  (1) M. Marie, homme plein de savoir et.qni a été pour moi d'une extrême
obligeance, vient malheureusement de mourir victime du choléra