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340 lui-même admire bien les corniches qui régnent dans l'entable- ment du quatrième ordre du Colisée , tandis que Sébastien Serlio ne pouvait les supporter , qu'il les trouvait tudesques, et qu'il voulait qu'on les regardât comme l'ouvrage d'un architecte Alle- mand ! !! Une ingénieuse méthode de charpente inventée par Philibert De Lorme,qui fut peu remarquée de son temps, et envers la- quelle la postérité s'est montrée plus équitable , c'est cette mé- thode dont il fit un si heureux essai au château de la Muette , en dépit de toutes les répugnances des courtisans de Henri IL « La méthode de charpente de Philibert De Lbrme , dit « M. Quatremère de Quincy que nous avons eu jusqu'ici tant de « plaisir à citer, consiste à substituer aux fermes de charpentes « ordinaires et aux chevrons qui les séparent, des courbes « composées de deux planches de bois quelconque, longues de « trois ou quatre pieds, larges d'un pied environ et d'un pouce « d'épaisseur , assemblées en coupe et en liaison suivant l'épure « de la courbe, soit en ogive , soit en plein cintre, soit en cin- « tre surbaissé. Pour que ces courbes aient de la force, il faut « qu'elles soient placées de champ, bien à plomb, et assemblées « parleur pied, dans une plate-forme de charpente posée de « niveau sur les murs de face du bâtiment. Afin d'entretenir ces « planches dans leur position , on y pratique des mortaises, « dans lesquelles on introduit des liernes percées à distances con- « venables , et remplies par des coins qui serrent les courbes, et « les empêchent de s'incliner, car toute leur force dépend de « leur position perpendiculaire. « Le premier avantage de cette méthode est donc de substi- « tuer à des bois d'une grande force et d'une grande longueur, « suivant les diamètres des espaces à couvrir, des bois minces « et courts et de peu de valeur, en comparaison des poutres, « pannes, poinçons et arbalétriers employés dans la méthode « ordinaire. « Le second avantage est de pouvoir former, par ce pro- « cédé, une voûte de telle forme qu'on la désire, dont l'intérieur « est absolument libre et propre à toute espèce d'usage d'habi- « tation, de décoration ou d'utilité, commelogemens, galeries,