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nom. Il travailla avec habileté ; ses basses surtout sont particu-
lièrement estimées. De lui sortit Joseph Guarnerius, qui signa
fils â'André, et qu'il ne faut pas confondre avec Joseph Guar-
nerhis, le plus célèbre des luthiers de ce nom, et neveu d'An-
dré Guarnerius, élève de Stradivarius ; il fut presque son rival
et marche immédiatement après lui.
   Les violons de ce maître ont un éclat, une richesse de son
qui les fait particulièrement rechercher des joueurs de solo.
La chanterelle surtout brille par sa sonorité merveilleuse.
Joseph Guarnerius a beaucoup moins produit que Stradivarius.
11 mourut encore jeune, après une existence fort agitée. Mis en
prison on ne sait trop pour quel motif, il y fut retenu pendant
de longues années. Sa misère était grande : à peine pouvait-il
se procurer quelques méchans outils pour travailler. Les violons
qu'il exécuta en prison sont connus sous le nom de violons de
la servante, épisode douce et consolante de son malheur! La
fille du geôlier s'étant éprise de lui, fournissait en cachette au
malheureux luthier les matériaux nécessaires à son œuvre ; -puis
elle s'en allait par la ville vendre à vil prix ce qui, plus tard, fut
payé au poids de l'or.
    Ces violons de la servante témoignent de la détresse de Guar-
nerius : lèverais en est pâle et jaunâtre comme le jour d'une
prison ; mais les F conservent une attitude énergique ; on dirait
qu'elles protestent contre une injuste détention. Joseph Guarne-
rius travailla de 1715 à 1740.
    Pugnani jouait sur un violon de ce maître. C'est aussi sur un
Joseph que se font entendre Paganiui et Lafont.
   Un autre Guarnerius (Pierre"), appartenant à la même famille,
travailla à Mantoue, de 1660 à 1690. Comme André Guarnerius
il fut élève de Nicolas Amati. Ses instrumens, remarquables par
la pureté et le fini de l'exécution, sont cependant rarement bons.
   Il ne me reste maintenant qu'à donner la nomenclature des lu-
thiers de second ordre, sortis de l'école de Crémone.
    Carlo-Bergonzi, Crémone , élève de Stradivarius , 1729 à 1750.
    Michel-Ange Bergonzi, fils du précédent, 1740 à 1760.
    FrancescoRuggerius elVieenze Ruggerius frères, Crémone, 1790.
    Jean-Baptiste Ruggerius, Brescia, et Pierre-Jacob Ruggerius,
Brescia, 1790 à 1713.