page suivante »
348 Stradivarius, Guarnerius et quelques autres plus modestes, Rug- gerius, Guadagnini, etc. Malgré les différences de constructions bien évidentes^ on baptisait de l'un de ses noms à peu près tous les instrumens italiens, lorsque Bériot joua à Paris sur son gothique violon, tout parut extraordinaire dans cet instru- ment :1a qualité de son , la forme, le vernis, les F ; c'était un Maggini, auteur alors totalement inconnu, quoiqu'il ait fondé l'école de Brescia , féconde en habiles luthiers et laissée en oubli par mépris de ce seizième siècle que notre époque a eu l'hon- neur de réhabiliter. Je vais donner par ordre de date la filiation des divers luthiers italiens. On peut la diviser en deux : l'école de Brescia qui va de l'origine connue de la lutherie, c'est-à -dire de la fin du qua- torzième siècle à la fin du seizième, école dont Paolo Maggini fut l'expression la plus parfaite, et l'école de Crémone dont An- dré Amati fut le créateur, Stradivarius le résumé le plus complet, et Laurent Guadagnini la dernière tradition. On ne peut avoir que des notions obscures sur la plupart des luthiers de l'école de Brescia. Le temps a détruit le plus grand nombre de leurs instru- mens, d'autres ont été défigurés par le vandalisme des luthiers modernes ; puis beaucoup d'instrumens sont sans étiquettes ou sans millésimes ; de sorte qu'une classification exacte devient à peu près impossible ; celle que je donne est certainement loin de l'être, beaucoup de noms y manquent sans doute. Gaspard de Salo fut le fondateur de l'école de Brescia; il tra- vailla de 1460 à 1500. Cet auteur a produit beaucoup^ car il existe encore bon nombre de ses instrumens , la plupart sont à double filet et ornés de fleurs de diverses formés filetées suivant le goût de l'époque. Les contemporains de Gaspard de Salo furent : Venturino Linerolo et Antonio Siciliano, qui travaillèrent à Venise; Pietro Dardelli in Manluâ. J'ai vu une basse de viole de cet au- teur, dont la tête était admirablement sculptée. Paolo Maggini fut l'élève de Gaspard de Salo. Il travailla à Brescia de 1520 à 1560. Bériot mit à la mode les violons de cet auteur, dont quelques-uns sont d'un fini qui n'a pas été surpassé. Les basses de Maggini paraissent être très-rares. M. Dumas pos-