Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                349
sédait un quintetti complet ; le premier violon et la quinte sont
très-beaux et bien conservés.
    Capuralino Bresciano, Vérone,
   Juita Rudiani, Brescia,
   Pellegrini Zanetto, Brescia, paraissent avoir vécu dans le même
temps que Maggini, ainsi que Duijfoprugcar, que François I« rr-
mena d'Italie en 1520, et qui travailla à la côte St-Sébastien à Lyon.
   Anlonius Mariant a exercé sa profession à Pésare. J'ai vu une
grande et belle quinte de lui, dont le millésime portait Tan 1600.
   Anlonius Obici in "Vérone fut l'élève de Paolo Maggini. J'ai
possédé une fort belle basse de cet auteur, le vernis surtout en
était très-remarquable.
   Voilà de l'école de Brescia tous les noms que j'ai pu constater.
Il y a dans les œuvres de cette école un caractère général de forme
et d'ornement qui correspond parfaitement à l'époque dans la-
quelle elle vécut. Le théâtre de la musique se trouvait alors dans
les églises, et la physionomie des instrumens devait nécessaire-
ment revêtir le sentiment de leur destination par un rapport de
dessin et de sculpture. C'est ce qu'il est facile de remarquer, et on
peut dire que les violons, les basses, les contrebasses de l'école
de Brescia sentent la cathédrale par la coupe , les ornemens, le
vernis ; dans les fantaisies de l'artiste, on retrouve le même génie
qui fit les boiseries de chœurs et les chaires des églises.
   Maintenant si nous arrivons à l'école de Crémone, nous trou-
vons d'abord la glorieuse famille des Amati, nombreuse famille
dont André Amati fut la souche et le chef. Quoique la manière
de ce maître soit essentiellement différente de l'école de Brescia,
il dut certainement y étudier les principes de son art. Mais,
 comme tous les hommes de génie, son individualité absorba les
 traditions de la science pour se faire jour elle-même. Les ou-
vrages ô!André Amati ont un cachet de grandeur remarquable.
 Ses proportions sont toujours largement imaginées et exécutées.
 Le son de ses instrumens est énergique, plein d'austérité ; il
 travailla de 1550 à 1590, et eut pour fils Jérôme Amati et An-
 toine Amati, dont le millésime embrasse la période de 1600 à 1640.
    Après eux vint Nicolas Aplati fils d'Antoine et neveu de Jé-
  rôme, le plus illustre des Amati. C'est le Giotto de la lutherie,