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auraient eu pour des oracles } les reproches de ce grand-maître,
et se confirmaient de plus en plus dans leur aveuglement. »

     2e passage, pag 137.                                                       »
   Etant passé de Bordeaux à Lyon , Cagliostro voulut visiter une
des loges de Ja Haute-Observance, dans laquelle il fut reçu avec
tous les honneurs sous la voûte d'acier : il monta sur le trône
du vénérable, et ayant invoqué l'assistance divine, il prononça
un long discours sur l'existence de Dieu, l'immortalité de l'ame
et le respect dû aux souverains ; il toucha le cœur de quelques
individus qui montrèrent le désir de connaître à fond son rit -, il
voulut les satisfaire; et, dans cette vue, il leur enjoignit de pré-
parer la loge selon son système^ de choisir douze maîtres et
d'avoir une jeune fille innocente. Tout fut prêt pour le lende-
main , et il tint l'assemblée. Il commença par un discours dans
lequel il leur démontra que tout homme doit être apôtre de
Dieu , prêcher le bien , conseiller de fuir le mal ; et que comme
les apôtres avaient toujours pratiqué cette maxime , de même,
étant douze comme eux , ils devaient tenir la même conduite,
en protnetlant avec serment de se conformer à tout ce qu'il
leur imposerait.
   H leur fit faire alors le serment prescrit par son système. « En-
suite jeleur prédis (ce sont ses propres paroles) que de même que
parmi les douze apôtres il y en avait eu un qui Jrahit Jésus-Christ,
il s'en trouverait tin aussi qui trahirait la société ; ils déclarèrent
que cela ne pouvait pas arriver ; mais je leur répétai deux fois
la même prédiction, ajoutant que ce traître serait puni de la
main de Dieu. » Il passa ensuite aux travaux de la pupille (1) qui
s'exécutèrent tant avec la caraffe que derrière le paravent, effet
toujours nouveau de l'assistance que Dieu lui prêtait, assistance
dont il voulut encore paraître ne pas douter, même dans ses
interrogatoires ; car il offrit à ses juges, s'ils voulaient, dans le
moment, lui faire amener cinquante jeunes filles, de leur mon-
trer le pouvoir qu'il avait en tout temps pour de telles opérations.

  (I) Pupille ou colombe, c'est-à-dire un enfant clans l'état d'innocence. Bkxjr.
univ., art. Cagliostro.