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L'heureuse réussite des travaux étourdit les Lyonnais , et leur
surprise augmenta encore lorsque le lendemain ils virent déser-
ter lin des membres de la société. « Cet h o m m e , continue Ca~
gliostro, fut bientôt puni par la main de Dieu; c a r , quelques
mois a p r è s , on lui vola tout ce qu'il possédait, et de riche qu'il
é t a i t , il devint misérable. » Les autres prièrent Cagliostro de
fonder dans celte ville une loge-mère, du rit égyptien ; il y con-
sentit; la loge coûta beaucoup, et fut construite avec une grande
magnificence ; on y voit des ateliers et des pièces séparées pour
l'exercice des trois grades , d'apprenti, de compagnon et de maî-
tre. « J'instituai donc (c'est lui qui parle) et je fondai dans ce
lieu une loge du rit égyptien, sons le nom de loge-màre ; elle
fut appelée ainsi; parce qu'elle devait avoir la primauté sur
toutes les autres loges dont elle devait être la mère et la m a î -
tresse. » Et comme les loges-mères de la maçonnerie ordinaire
ont coutume de prendre la dénomination de quelque vertu prin-
cipale , on donna à celle-ci le titre de Sagesse       Triomphante.
   La fondation de cette loge fut faite par lui avec toutes les ce
rémonies qu'il a détaillées dans son livre. « Je leur laissai l'ori-
ginal de ce l i v r e , ajoute-t-il, avec mon sceau au commence-
ment et à la fin; ce sceau représente un serpent percé d'une
flèche. » Il tint successivement plusieurs assemblées dans ce
lieu, et y fit des discours merveilleux sur le rit égyptien, sur
la divinité , les mystères de la foi, la sainte écriture, enfin sur
différentes matières, toutes morales et sublimes. Comme fon-
dateur et instituteur de la loge , il fut reconnu pour grand maî-
tre, ce qui dans la maçonnerie ordinaire s'appelle grand-orient ;
et comma t e l , il créa deux vénérables q u i , dans son a b s e n c e ,
présidèrent la loge et y firent les travaux avec les pupilles ; pour
cet effet, il leur communiqua son pouvoir, sans lequel ils n'au-
raient pu réussir; il leur donna le modèle d e l à patente qu'il fit
graver et dont il tira beaucoup d'exemplaires. Ils furent distri-
bués aux agrégés, et signés , non-seulement des deux vénérables
et du grand secrétaire, mais aussi de lui-même , et il y apposa
son chiffre. « Ils m'en avaient prié , d i t - i l , ponr avoir l'honneur
de posséder la patente scellée clu chiffre de leur fondateur. »
  Il recul d'eux ensuite, pour lui et pour sa femme, des ta-