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245 L'heureuse réussite des travaux étourdit les Lyonnais , et leur surprise augmenta encore lorsque le lendemain ils virent déser- ter lin des membres de la société. « Cet h o m m e , continue Ca~ gliostro, fut bientôt puni par la main de Dieu; c a r , quelques mois a p r è s , on lui vola tout ce qu'il possédait, et de riche qu'il é t a i t , il devint misérable. » Les autres prièrent Cagliostro de fonder dans celte ville une loge-mère, du rit égyptien ; il y con- sentit; la loge coûta beaucoup, et fut construite avec une grande magnificence ; on y voit des ateliers et des pièces séparées pour l'exercice des trois grades , d'apprenti, de compagnon et de maî- tre. « J'instituai donc (c'est lui qui parle) et je fondai dans ce lieu une loge du rit égyptien, sons le nom de loge-mà re ; elle fut appelée ainsi; parce qu'elle devait avoir la primauté sur toutes les autres loges dont elle devait être la mère et la m a î - tresse. » Et comme les loges-mères de la maçonnerie ordinaire ont coutume de prendre la dénomination de quelque vertu prin- cipale , on donna à celle-ci le titre de Sagesse Triomphante. La fondation de cette loge fut faite par lui avec toutes les ce rémonies qu'il a détaillées dans son livre. « Je leur laissai l'ori- ginal de ce l i v r e , ajoute-t-il, avec mon sceau au commence- ment et à la fin; ce sceau représente un serpent percé d'une flèche. » Il tint successivement plusieurs assemblées dans ce lieu, et y fit des discours merveilleux sur le rit égyptien, sur la divinité , les mystères de la foi, la sainte écriture, enfin sur différentes matières, toutes morales et sublimes. Comme fon- dateur et instituteur de la loge , il fut reconnu pour grand maî- tre, ce qui dans la maçonnerie ordinaire s'appelle grand-orient ; et comma t e l , il créa deux vénérables q u i , dans son a b s e n c e , présidèrent la loge et y firent les travaux avec les pupilles ; pour cet effet, il leur communiqua son pouvoir, sans lequel ils n'au- raient pu réussir; il leur donna le modèle d e l à patente qu'il fit graver et dont il tira beaucoup d'exemplaires. Ils furent distri- bués aux agrégés, et signés , non-seulement des deux vénérables et du grand secrétaire, mais aussi de lui-même , et il y apposa son chiffre. « Ils m'en avaient prié , d i t - i l , ponr avoir l'honneur de posséder la patente scellée clu chiffre de leur fondateur. » Il recul d'eux ensuite, pour lui et pour sa femme, des ta-