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290                                  LA REVUE LYONNAISE

                              EXEMPLES DU SECOND CAS

Ascoltare = acotĂ´, Ă©couter;                             Carraria = charn'ri, rue.
ArtĂ®'culum = arteĂŻ, orteil ;

   59. Cependant il arrive quelquefois que A, libre ou entravé, = 0 .
Cette transformation, encore peu fréquente, paraît en voie d'accom-
plissement. Elle a été faite par analogie avec celle de A libre tonique
en O (v. n° 1) :
Cad«la = côtola (concurremment avec As(i)nata = ônô, mesure devin;
  catola), taquet mobile;           De pallidum = pôle, pôh", pâlir.
Fr. Râpé = rôpt, sorte de piquette;
Avellanea = Ă´lagni (concurremment
  avec alagni) noisette;

   Remarques. — 1. Les mots ci-dessus peuvent à la rigueur s'expliquer presque
tous par des influences particulières. (Tout s'explique en philologie ; l'essentiel est
de bien se rappeler son explication pour ne pas expliquer le contraire une autre
fois.) Ainsi avellanea = Ă´lagni s'explique par la vocalisation de v (a plus v =
au = Ă´) ;
   Asinata = ôno s'explique par le primitif ôno, âne ;
   Dans le pallidum = pôle, on peut voir l'influence de / semi-vocalisée, comme
pour A tonique (v. n° 6).
   2. Cette transformation de A initial en O, sans être de règle, est plus fréquente
lorsqu'il s'agit de A entravé par R plus consonne (comp. avec le n° 4) : (1)
Carricare — chôrgî, charger;                            Fabricare = fôrgî, forger ;
Marcare = mĂ´rcbi, marcher ;                             De partem = pĂ´rtagĂ®, partager ;
Par(a)bolare = pĂ´rlĂ´ (2), parler;                       De largum = elĂ´rgĂ®, Ă©largir.

   3. Même observation pour A entravé par SS, ST (comp. avec le n° 5) :
De passer = pĂ´ssera(t), moineau ;                       Hastellarium = Ă´teh', atelier;
De pasta = pôtô, pétrir;                                Castanea = chôtagni, châtaigne ;
De pasta = pôtt'ri, pétrin ;                            Fastigare = fôchî, fâcher.
Rastellarium = rôteli, râtelier ;


  (1) Règle générale, dans le patois moderne, la protonique initiale tend à se conformer aux règles de la
tonique. Cette conformité est absolue lorsqu'il s'agit de dérivés où la tonique latine est devenue la proto-
nique en patois.
  (2) Pôrlô est souvent explétif et se conjugue avec dire. « Que don que te dis que te fArles que te feras
quand te serôj grand? » pour : Qu'est-ce que tu dis que tu feras, etc., se dit couram.nent par les petits
gones du meilleur monde.