Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                        LA R E V U E
274                                    LYONNAISE

ce soit lettre grecque; mais véritablement ce sont lettres latines dont
la forme est dissemblable aux nostres, pour la diversité des carcteres
qui font que quelque bon esprit que ce soit, il lui serait malaise
d'en lire une page en huict jours. A la vérité, ce sont les oeuvres
d'Avitus, archevêque de Vienne, qui fiorissait environ l'an 520. Il y
a plusieurs autres traites monstrant manifestement que ce sont des
oeuvres d'Alcinius Avitus, insigne théologien et excellent poète,
lequel est nomme en iceulx livres en une epitre de la laquelle ce
titre est Avitus, episcopus, papae Constantinopolitano.
     « Il y a aussi une Homélie prononcée par un grand seigneur de
Lyon, nommé Sigistricus. Aucuns ont estimé que ces livres sont de
toile., les autres, de jonc du Nil, parce qu'il y a des filaments. Il y en
 a qui ont opinion que ce sont des petites pièces de bois collées et
rapportées l'une à l'autre. Tant il y a que c'est chose vénérable et
 digne d'être conservée pour la révérence de l'antiquité. »
     Symphorien Champier paraît avoir vu également dans le Trésor
 de Saint-Jean des manuscrits sur écorces d'arbres, car on lit dans
 le Miroir historial des sacrées antiquitez et nobles singularitez au très
 illustre Chapitre de Lyon, par la Mure, ce qui suit :
     « Au rapport de Pierrecham (Champier), les archives de ce noble
 Chapitre se sont trouvées dépositaires d'un vieux volume, un manus-
 crit grec sur de Yécorce, contenant les Psaumes, les Hymnes et tout
 le reste de l'office, à la façon qu'il estoit célébré en l'église d'Asie,
  et tout tel que l'on croit que saint Polycarpe, disciple de saint Jean
 l'Evangéliste, le remit au glorieux saint Pothin, premier évêque de
 Lyon, l'un de ses principaux disciples. »
     Le manuscrit de saint Avit, sur papyrus, était perdu depuis long-
 temps, et on ne savait ce qu'il était devenu : ajoutons même que les
 bibliophiles lyonnais, tout en pleurant sa perte, ne s'étaient pas
 mis à sa recherche. Soupçonnant qu'il pouvait être conservé à la
 Bibliothèque nationale, où l'on concentre tant de richesses biblio-
graphiques de nos provinces, je consultai son éminent directeur sur
 le sort de ce monument. Le 9 décembre 1878, M. Léopold Delisle
 voulut bien me faire la réponse suivante : « Le manuscrit de saint
Avit, dont vous me parlez, est à la Bibliothèque nationale. J'en ai