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JACOB RICHIER 269 ce travail était de sa charge. C'était le maître qui était au service de Lesdiguières, qui lui devait tout, et qui ne négligeait d'ailleurs aucune occasion de se montrer reconnaissant; c'était celui qui avait fait le tombeau de Claudine de Bérenger : le sculpteur Richier. Richier, Jacob Richier, c'est, suivant nous, le maître I. R. Il était dans le Dauphiné en 1613 ; il signait / . R. ou Iacob Richier. Si Jacob Richier a été longtemps l'auteur ignoré du médaillon de Marie Vignon, il n'est pas un inconnu. Je veux dire qu'il porte un des plus grands noms de l'art français, et tous les ouvrages de son ciseau n'ont pas été détruits. Jacob ou Jacques Richier est né à Saint-Mihiel, en Lorraine. Ligier Richier, né également à Saint-Mihiel vers 1500, est un de nos plus illustres sculpteurs. Il reste encore de celui-ci plusieurs œuvres, dans lesquelles on observe les rares qualités de ce génie ori- ginal et puissant : le naturel, le sentiment, l'expression. L'exécution est merveilleuse. Nous citerons le bas-relief de Hattonchatel, la Vierge de pitié de Saint-Mihiel, et ses chefs-d'œuvre : le sépulcre ou plutôt la mise au tombeau du Christ dans l'église Saint-Étienne, à Saint-Mihiel, et l'admirable statue de Philippe de Gueldre, dans l'église des Cordeliers, à Nancy. Ligier Richier avait épousé Marguerite Royer ou Rouyer. Il avait embrassé la religion réformée; il fut un des signataires de la pétition que les réformés de Saint-Mihiel adressèrent, en 1560, au jeune duc de Lorraine Charles III pour obtenir la liberté de conscience et l'exercice public de leur culte, ( r ) Il quitta la Lorraine peu d'années après, et se réfugia à Genève. Il y était certainement en octobre 1564, et y mourut d'août 1566 à avril 1567. (2) (1) On lit parmi les signataires de la pétition : « Me Ligier Richier, tailleur de pierres. » (2) Voir les ouvrages suivants : — C. Dauban, Ligier Richier, sculpteur lorrain. Etude sur sa vie et ses ouvrages, 1861. — Dannreuther, Lichier Richier et la Réforme à Saint-Mihiel, (publié dans la 2e série, tome II, des Mémoires de la Société des