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                           BIBLIOGRAPHIE LYONNAISE                   151

    Ces emprunts n'ont pu, néanmoins, épuiser le fonds si riche,
recueilli par ses soins, et il lui est resté encore des matériaux suffi-
sants pour former deux volumes de chartes, dont le premier est
publié aujourd'hui par les soins de l'Académie de Lyon, sous le
titre de Cartulaire Lyonnais.
    Ce volume renferme 507 chartes ou documents divers, s'étendant
de l'année 655 à l'année 1254 inclusivement, et cette seule indica-
tion suffit déjà pour nous en faire comprendre toute l'importance.
    L'ensemble de ces documents nous fournit d'abord des renseigne-
ments du plus grand intérêt sur la puissance et les richesses du
clergé, au Moyen Age. Quand s'ouvre ce recueil, nous voyons, en
effet, l'archevêque de Lyon, Burchard, dresser l'inventaire de
toutes les possessions de son église (1), et nous apprenons ainsi
 que, si beaucoup de nos paroisses rurales ont dû leur création au
 zèle des ordres religieux, qui exercèrent un apostolat si fécond dans
nos campagnes, du VIe au ix e siècle, le plus grand nombre et les plus
 importantes de ces paroisses furent fondées par les soins de l'évêque,
 que d'antiques traditions retenaient, sans doute, dans sa ville épis-
 copale, mais qui fut aidé, d'une manière efficace, dans cette œuvre
 civilisatrice, par le concours du chorévêque, c'est-à-dire de l'évêque
 des campagnes.
    Ces églises rurales, auxquelles étaient attachés des droits de dime
 et de casuel, et qui devaient à l'église-mère des redevances annuelles,
  énumérées avec soin dans les pouillés diocésains, n'étaient pas les
  seules sources des richesses du haut clergé. Si Charles Martel avait
  dépouillé parfois les prêtres et les moines, au profit de ses compa-
  gnons d'armes, Charlemagne, au contraire, avait abandonné à cha-
   que église, sous le nom de mansus ecclesiasticus, une métairie franche
   de toutes charges et impôts, et ces franchises avaient été confirmées
   par son fils, Louis le Débonnaire (2).
     Depuis cette époque, ces richesses n'avaient fait que s'accroître,
   soit par des dons, soit par des acquisitions à prix d'argent ; et il vint


    (1) Cartulaire Lyonnais. Ch. 9.
    (2) Guizot. Histoire de la civilisation en France. 26 e leçon.