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420 L'ÉGLISE DE SAINT-PIERRE-DE-CHAMPAGNE droite, on lit : Michel archangelus ; sous celui de gauche, Gabriel angélus; ces inscriptions, comme la précédente, sont en caractères usités au xie siècle. Le linteau de la porte de gauche représente Jésus, dont ht tête a disparu, bénissant deux personnages prosternés à ses pieds et coiffés d'une sorte de tiare ; derrière eux, sont des rinceaux de feuilles d'acanthe. L'abside est couronnée par une corniche à feuilles d'acanthe, coupée de distance en distance par différents sujets, dans lesquels M. Magnard a vu « une tête de satyre « avec deux tyrtées surmontées de pampres et de pommes « de pin, une tête de berger avec deux mains tenant par « les pattes un jeune chien placé sur son col, une tête de a louveteau remplie d'expression, une tête de chèvre d'un « caractère excessivement gracieux et qui contraste avec « les figures de tigres si multipliées dans ces ornements et « enfin une figure d'homme aux oreilles de loup. » Contrairement à l'avis de M. Magnard, ces sculptures ne sont point romaines; elles sont seulement une imitation capricieuse de l'art antique, dont les vestiges étaient consi- dérés comme autant de modèles par les artistes de cette époque de renaissance architecturale, qui se distingue, dans la représentation aussi bien des personnages que des animaux, par un caractère forcé, grimaçant, qu'il est facile de saisir et que l'on ne voit pas dans les œuvres des artistes romains. Il en est de même des six modillons qui soutiennent les tables de pierre supportant la galerie au-dessus de la porte du milieu, à l'intérieur de l'église. Nous citerons ici en- core un passage de M. Magnard, qui a vu dans ces sujets des épaves de l'art gallo-romain et a mis un soin tout particulier à les décrire.