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               ET SON PÈRE LE SIEUR DE ROISSY             395

rien à mon advis que de bien réglé, tout à mes frères et
soeurs inégalement, et quelque chose en œuvres pies et à
mes anciens serviteurs. En voilla la substance, dont je vous
supplie très humblement ne faire part à personne (5). »

  D'Avaux mit dix jours pour aller de Calais à Elseneur (6).
Dès son arrivée dans cette ville, il écrit :

   « Nous avons eu trois rudes journées, où chacun a
beaucoup pâti et moy comme les autres; mais non comme
quatre ou cinq de la trouppe, qui invoquoient la mort,
renversés sur des paillasses, sans boire ny manger chose
quelconque et jettant quelquefois jusqu'au sang... Main-
tenant j'en suis très bien remis, grâce à Dieu, et tout prest
à recommancer dans un mois pour aller en Suède (7). »

  D'Avaux avait été envoyé à Copenhague, pour repré-
senter Louis XIII au mariage du fils du roi de Danemark
avec la fille de l'électeur de Saxe. Un différend relatif à
Fétiquette éclata aussitôt entre l'ambassadeur du roi d'Es-
pagne et lui. Le même différend devait se reproduire, dix
ans plus ^tard, lors des négociations de la paix de West-
phalie. Dans les deux cas, ce fut d'Avaux qui l'emporta.

   « J'entends, écrit-il le 7 août, avoir toujours la première
place, ou la seconde en cas qu'il vienne un ambassadeur de
l'Empereur (8) » ; et il continue, le 9 octobre, d'un ton de
mépris : « Enfin un don Baltazar de Teveré, marquis de


  (5) P. 36 et suivantes.
  (6) Dans l'île de Seeland, sur le Sund.
  (7) P. 4i.
  (8; P. 43-