Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                       ET SA FAMILLE                        21

pressement les oracles qui sortent de sa bouche et se récrier,
avec des retentissements de joie, à chaque impertinence
qu'il dit? La tête d'un homme aurait bien de la peine à
tenir à tous ces faux applaudissements; jugez de ce que
deviendra la sienne. »

   Le sang de Monsieur le marquis était-il vicié à sa source ?
Avait-il abusé des soirées, des veilles, des dîners, des plai-
sirs du monde et de la Cour? Nous ne savons; mais on
s'aperçut bientôt que l'illustre enfant n'était pas bien.

    « La santé de M. le marquis de Villeroy, dit notre
 manuscrit, ayant déterminé la Faculté à proposer (la Fa-
 culté n'ordonnait pas, comme pour un vilain, elle proposait)
de lui faire prendre l'air aux environs de Paris, détermina
Mmc la duchesse d'Halincourt à louer une maison toute
meublée au village de Saint-Mandé, près Vincennes, parce
que c'est le lieu des environs de Paris où l'air passe pour
le plus pur. Le bail en fut fait, le 25 juin 1735, ...pour
cinq années, à compter du I er juillet suivant, moyennant
 1,300 livres de loyer par an, aux conditions de payer, en
outre, les gages du jardinier et de faire fiire les réparations
locatives. »

  Il fallait que la famille n'eût pris là qu'un pied à terre,
un simple pavillon, ou que les loyers fussent prodigieuse-
ment modestes à Saint-Mandé. Aujourd'hui, qu'aurait-on
pour 1,300 francs, même en payant le jardinier en sus ?

  Gabriel-Louis de Neufville, marquis de Villeroy, était
né à Paris, le 8 octobre 173r. Il avait donc quatre ans
quand on le conduisit ainsi à la campagne. Il en avait
grand besoin et l'air de Saint-Mandé n'était pas un objet